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L'école d'Emmanuelle oblige les élèves à manger un fruit pour la collation, mais elle n'aime pas: "Je ne suis pas d'accord", se plaint la maman

Voici une question qui taraude de nombreux parents le matin : que mettre comme collation dans le cartable de son enfant ? Près de 3 parents sur 4 font de l’équilibre alimentaire une priorité, à l’école. Des établissements encouragent même à manger des fruits et des légumes. Seulement, certains enfants n’aiment pas ça et l’école refuse les alternatives possibles… Que faire alors ?

La collation est un moment important dans la journée à l’école d’un jeune enfant. Bien souvent, ces derniers prennent un petit-déjeuner très tôt dans la journée et doivent attendre midi pour se rationner à la cantine. Dans ce cas-là, un petit en-cas peut faire le plus grand bien aux estomacs affamés des petits loups.

Dans toutes les écoles du pays, la plupart des enfants ramènent donc une petite boite avec leur collation à l’intérieur. Mais dans certaines écoles, le corps enseignant fait un petit peu plus attention à ce que se trouve dans la boîte : en effet, des établissements imposent des collations dites "saines" à l’enfant : principalement des fruits.

Une idée qui peut sembler juste et bien pensée pour la santé des enfants, mais qui ne plaît pas à tout le monde. C’est notamment le cas de Jennifer, jeune maman de deux filles. "Dans l’école de ma plus grande fille, Emmanuelle, ils sont assez stricts à ce propos", explique-t-elle. "Seulement, ma fille n’aime pas les fruits. Elle se résignait à manger des bananes au début, mais vu qu’elle ne mangeait que ça, elle en est dégoûtée maintenant".

L'éducation se fait à la maison !

De ce fait, la petite se retrouve donc sans rien durant la récré de 10 heures, sans alternative. "Elle ne mange rien entre 7h et 12h car les compotes ne sont pas autorisées. Elle adore les légumes, mais les fruits ça ne passe pas. Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas !"

Liberté individuelle mise en cause

Malgré les restrictions, Jennifer utilise alors des "techniques" pour faire manger sa fille. "Je lui mets une compote, même si c’est interdit, ou un yaourt. Si ça ne passe pas, des biscuits pour la fin de journée. J’ai entendu qu’ils voulaient étendre cette règle à la garderie, après les cours. Mais je ne suis pas d’accord : une fois sortis du cadre scolaire, les enfants peuvent manger ce qu’ils veulent".

Chaque année, le même combat commence alors pour cette jeune maman. "Tous les ans, on me dit que ça ira, qu’elle finira par en manger. J’estime qu’en tant que parent, c’est à moi de choisir. L’éducation, elle se fait à la maison, et l’alimentation fait partie de l’éducation !"

Du côté des écoles qui imposent la collation saine dans l’enceinte, on se félicite de cette initiative. "On demande d’apporter un fruit, pas en compote et uniquement de l’eau pour boire", explique Pascale Van Hove, directrice d’une école bruxelloise. Cette demande est formulée pour deux raisons : "Nous sommes soucieux de la santé des enfants, et c’est dans le programme de maternelle : on a de l’éducation physique et à la santé".

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"Dialoguer avec les parents"

Pour la Fédération de Parents et des Associations de parents de l’enseignement officiel (FAPEO) la solution à ce problème réside simplement dans le dialogue. « Dans certains cas de figure, les écoles placent cette règle dans leur règlement d’ordre intérieur et les parents sont libres de signer, ou pas. Lorsque l’école met ce projet en route en cours d’année, c’est parfois plus difficile à accepter pour les parents".

La FAPEO met en garde aussi sur ce que l’on appelle un "aliment sain". Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, une alimentation saine se compose effectivement de fruits et de légumes. Au moins 400 g, soit cinq portions de fruits et légumes par jour, réduit le risque de maladies non-transmissibles et permet de garantir un apport quotidien suffisant en fibres alimentaires, peut-on lire sur leur site internet. L’organisation conseille également de mangers des fruits frais et des légumes crus comme en-cas.

"Oui, mais des cookies faits maison, avec peu de sucre, par exemple, est-ce que c’est sain ou pas ?", interroge Joëlle Lacroix, secrétaire générale de la FAPEO. "Les écoles vont-elles vérifier les boites à tartines de tout le monde ? L’enfant pourrait être stigmatisé et il n’est pas responsable du portefeuille de ses parents".

Que faire alors, si comme la fille de Jennifer, l’enfant ne trouve aucun plaisir à manger un fruit ? La directrice évoque le compromis comme solution. "Généralement, ils goûtent et commencent à apprécier. On peut trouver des compromis également : chez nous, le yaourt est autorisé".

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Une réponse qui va dans la même direction que celle de la FAPEO. "L’important est de dialogue avec les parents, d’expliquer. Des alternatives sont possibles pour ne pas laisser l’enfant avoir très faim entre 10 h et midi. Les parents doivent être inclus dans le processus et bien sûr, le regard vers les besoins de l’enfant doit être primordial, bien plus que d’adopter des normes pas adaptées à tous".

En 2020, un rapport avait été publié expliquant que trois parents sur quatre estimaient que l’équilibre alimentaire était une priorité à l’école. Pourtant, un élève sur trois, seulement, ramenait un fruit à l’école.

De ce fait, soucieux de la santé des enfants, le Gouvernement wallon avait initié, en 2020, un projet pilote de distribution gratuite de collations saines aux élèves de 20 écoles maternelles et primaires situées dans des zones à indices socio-économiques faibles. Face aux crises actuelles et aux difficultés rencontrées par les familles en matière de pouvoir d’achat, le Gouvernement de Wallonie a marqué, l’année dernière, son accord pour reconduire et amplifier ce projet pilote.

 

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Commentaires

10 commentaires

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  • Les "crasses" coûtent souvent bien moins chers que des fruits et légumes. Et spécialement si elles sont de marque "distributeur". Rien ne dit que c'est ce que ses parents lui donnent. Entre comprendre que c'est sain et avoir le goût de les manger.... Elle a peut-être un trouble de l'oralité. Vous en savez quoi de leur vie au juste ?

  • Avec vous ! La maman, au lieu d'adhérer avec sa fille, ferait mieux de l'éduquer !

  • Qu'en savez-vous ! Vous ne connaissez pas la situation et ce n'est pas parce qu'elle n'aime pas les fruits qu'elle ne mange que des choses malsaines. Et les pesticides dans les fruits vous y avez pensé vous qui aimez donner des leçons ?

  • "Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas !" Oui et ensuite, on se retrouve avec des gros enfants/ados/adultes qui ne se nourrissent que de crasses, et qui en plus se plaignent des prix car évidement, se nourrir de crasses coûte plus cher que de manger des fruits et légumes... Elle a quelle age sa fille? De toute évidence assez grande pour comprendre qu'elle doit manger des fruits...

    Thierry Frayer
     Répondre
  • Vous n'en savez strictement rien. Qui vous dit qu'elle lui donne des crasses à manger ?

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