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"Il y a un côté inconscient dans notre participation" : à seulement 16 ans, Inès va prendre le départ de l'une des courses les plus difficiles au monde

Dans quelques jours, Inès sera la plus jeune participante du marathon des Sables au Maroc. Depuis quatre ans, la course à pied est devenue une réelle obsession. Son rêve a toujours été de courir sur les traces de son père et de vivre l'aventure comme lui, 20 ans plus tôt. C'est ensemble, que le duo père-fille a décidé de courir à partir du 12 avril prochain dans le sud du désert marocain. 

Cette envie de relever le défi du Marathon des Sables n'est pas anodine. Inès a toujours rêvé d'être la plus jeune athlète de la course afin d'inspirer les filles de son âge à voir grand et de ne pas hésiter à réaliser leurs rêves. Mais sa source d'inspiration, à elle, c'est son père.

Il y a plus de vingt ans, Arnaud, originaire de Bruxelles et désormais expatrié à Londres, avait participé au marathon sur un coup de tête. Très vite, il découvre sa capacité naturelle à courir. Et c’est à la fin de son parcours qu’il fit un souhait : “Lorsque j’ai fini cette course, je me suis dit que je voudrais le faire avec mes enfants. Je n’étais pas encore marié et je n’avais pas d’enfants. Et quand j’ai eu ma fille, à l’âge d’un an, je lui ai montré mes photos durant le marathon des Sables et je lui ai dit qu’un jour, elle le fera avec son papa”. 15 ans plus tard, le vœu de ce père se réalise.

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Arnaud Beernaert

Pour pouvoir participer à cette course à pied, il faut avoir minimum 16 ans. Comme Inès est mineure, il faut qu'elle ait un responsable légal. Et qui de mieux que son père, ancien coureur ?  
Entre cours d’athlétisme, club de course à pied et sorties avec son père chaque week-end, la préparation d’Inès est à son paroxysme. Le but est de courir 60 km par semaine même si pour Arnaud, à 49 ans, son corps lui impose des limites “Elle court plus vite que moi, et je sens que mon corps a des difficultés. Si j’abandonne la course, je continuerai à suivre ma fille en voiture”.  

Mais pour la jeune adolescente, faire ce marathon est aussi une manière de reprendre le flambeau. Elle a voulu viser haut en parcourant directement l’étape ultime des coureurs expérimentés. Et dans cette envie de voir grand, elle veut aussi découvrir ce que son père a parcouru plus jeune.  

Elle athlète, lui garde-fou. Le duo n’a pas fait l’unanimité auprès de la famille, surtout du côté de la mère. L’épouse d’Arnaud était opposée à l’idée de voir sa fille, en pleine croissance, participer au marathon. Afin de la rassurer, les parents ont consulté plusieurs spécialistes pour s’assurer que leur enfant puisse participer à la course et, davantage, connaitre l’impact sur son corps. Selon le médecin nutritionniste Nicolas Di Giacomo, si le départ est bien préparé et que la récupération est bonne, il n’y a pas de grand risque pour Inès. 

Au-delà de leur passion, père et fille ont décidé de partager une cause commune. Courir au profit de Make a wish, une association qui œuvre pour exaucer les vœux d’enfants gravement malades. C'est avec les larmes aux yeux, qu’Arnaud témoigne de ce choix “J’ai déjà couru pour eux et ça me tient à cœur. Les enfants n’ont pas de perspective de pouvoir réaliser leurs rêves. Et pour Inès, son rêve va se réaliser. C’est pour cela, qu’elle veut de son côté réaliser celui des autres enfants, avec moi.” 

Pour rappel, le Marathon des Sables met en compétition des marcheurs en autosuffisance alimentaire sur un parcours de 250 km. Un défi qu’Inès relèvera aux côtés de son père et qui solidifiera leur relation père-fille : “Il y a un côté inconscient dans notre participation mais c’est une aventure incroyable qui marquera à jamais notre vie et le faire ensemble rend l’expérience extraordinaire”. 

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