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PFAS à Chièvres: l'eau est "tout à fait convenable" mais les instances communales ont une demande à la SWDE

L'eau de distribution dans l'entité de Chièvres présente actuellement des taux de poly- et perfluoroalkylées (PFAS, des substances chimiques toxiques et persistantes) inférieurs à la future norme européenne de 100 ng/litre. Les instances communales demandent toutefois à la Société wallonne des eaux (SWDE) la suppression du puits de captation n°1 et son remplacement.

Une réunion citoyenne avait été organisée samedi en présence, notamment, de la ministre wallonne de l'Environnement Céline Tellier, d'un représentant de la SWDE et d'un toxicologue. L'objectif de la rencontre était de tenter de faire la lumière sur la qualité de l'eau de distribution à Chièvres. Les réponses apportées n'avaient cependant pas pu éclairer toutes les interrogations de la population. Le collège communal s'est donc à nouveau penché mardi sur la question.

"Actuellement, le puits n°1, après filtration aux charbons actifs, offre une eau tout à fait convenable, (avec des taux de PFAS, NDLR) largement en dessous de la future norme européenne fixée à 100 ng/litre" en 2026, a expliqué l'échevin chièvrois Frédéric De Weireld. "Nous sommes dans un ordre d'idée de 20 à 25 ng/litre et, pour les quatre PFAS les plus dangereuses pour la santé, le taux est de zéro. Ce qui est très rassurant."

La Ville de Chièvres veut toutefois poursuivre les négociations avec la SWDE pour se passer de son puits n°1 en trouvant une solution d'approvisionnement via un autre puits. "Cela ne se ferait pas en quelques semaines, car des investissements et des travaux assez lourds sont nécessaires. Mais nous avons plusieurs pistes, notamment via l'adduction de Mainvault. Nous nous contentons donc, pour le moment, de cette eau 'aux normes' mais nous voulons mieux", ont précisé les autorités communales.

Le puits n°1 est le seul à alimenter l'entité de Chièvres, sauf le village de Vaudignies et une partie de Grosage, qui sont alimentés par le château d'Eau d'Herchies, qui présente des taux proches de zéro ng/litre.

"Le puits n°1 existe depuis 1948 et on s'est rendu compte, après une interpellation de la base aérienne de Chièvres en 2017, qu'il y avait un problème au niveau des PFAS, selon la norme américaine", détaillent les autorités comunales. "Pour l'heure, nous consommons de l'eau aux normes pour la santé. Mais nous déconseillons toujours aux personnes à risque de consommer l'eau de distribution, ce que nous faisions déjà bien avant l'apparition des PFAS. Nous pensons qu'a priori le puits n°1 est condamné à terme. Il faut aussi trouver l'origine de la pollution et la stopper sur base du principe du pollueur-payeur. Il reste aussi la problématique des puits privés qui feront également l'objet du monitoring de la SWDE dès le début décembre. La Ville a déjà demandé une contre-expertise sur une vingtaine de distributions. La SWDE va, dans le cadre de son plan d'action, demander à tous les propriétaires de puits privés de soumettre leur eau à l'analyse, sur base volontaire, en sachant que ces puits ne sont pas tous à la même profondeur et concernent donc des nappes différentes."

Un suivi médical de la population, avec des prises de sang notamment, est également prévu à Chièvres.

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