Accueil Actu Belgique Société

Vincent VIT dans la caserne des pompiers de Bruxelles: à chaque alerte, il enclenche sa caméra

Plongée au coeur des pompiers de Bruxelles grâce aux images de Vincent Guyard. Depuis plus d’un an, cet ancien pompier français loge dans une caserne et accompagne en intervention les hommes du feu. Sa mission : filmer leurs interventions, mais aussi leur quotidien. 
 

"On est parfois impuissant, mais en tant que pompier, on n’a pas trop le droit de dire cela, car les gens comptent sur nous", explique Vincent Guyard, ancien pompier français.

Le 20 janvier dernier, un incendie fait rage dans le centre de Bruxelles. Aux premières loges, Vincent filme l’intervention des pompiers. "Le double objectif, c'est que le feu ne se propage pas et que tous les pompiers rentrent chez eux après l'intervention, et également de sauver les gens", dit-il.

Pompier volontaire à Lyon dès l’âge de 16 ans, puis professionnel à Paris, Vincent abandonne le métier pour voyager et filmer les pompiers du monde entier. Depuis plus d’un an, il vit dans une chambre située au troisième étage de la caserne centrale de Bruxelles. 

"C’était une chambre dédiée pour les invités. Ceux qui venaient visiter les pompiers de Bruxelles, on leur proposait cette chambre-là. Du coup, c’est devenu ma chambre et mon bureau et on a même installé des canapés pour que je puisse recevoir mes invités". Un lieu devenu un véritable musée des hommes du feu. "Chaque écusson me rattache à une histoire, à une aventure vécue quelque part dans le monde".

"Un regard neuf"

Cette passion pour les pompiers de la capitale date de mars 2021, quelques jours après le décès en intervention de Jean-François, un pompier âgé de 49 ans. Témoin de l’émotion suscitée par ce drame, Vincent filme la cérémonie d’hommage nationale.

"J’avais un regard neuf sur l’histoire et j’ai été très bien accueilli, car ils m’ont tout raconté. Ils m’ont raconté l’histoire de Jean-François qui était quelqu’un d’exceptionnel. J’étais honoré de faire une vidéo qui a fait le tour du monde. Mon but par mes vidéos, c’est de faire honneur aux pompiers et chaque incendie que je filme, c’est une façon de rendre hommage à Jean-François", explique-t-il.

On n'est pas des super-héros

Aujourd’hui Vincent vit au rythme des alertes. À chaque départ pour intervention, de jour ou de nuit, il enclenche sa caméra et son téléphone portable. Contrairement à d’autres corps de pompier, Vincent embarque dans les premiers véhicules d’intervention. Il arrive très vite au cœur de l’action. "Mon but, c’est de pouvoir raconter une histoire, de raconter ce qui s’est passé. Si je ne suis pas là, il n’y a pas d’images. Et donc ce qu’ils ont fait, parfois des gestes héroïques, monter sur les échelles, sortir des gens, éteindre le feu, ce sont des belles images. Et si je ne suis pas là pour les montrer, personne ne le fait".

En 2022, les pompiers bruxellois effectuent 119.000 sorties ambulances et plus de 16.000 interventions diverses. Parmi elles, 4.000 concernent le feu. Être filmé en intervention, c’est pour ces femmes et ces hommes une reconnaissance de leur engagement et de leur professionnalisme 

On ne veut pas faire du sensationnalisme

"Exactement. On n’est pas des super-héros. On fait notre job, c’est tout. Il fait ça bien. Il montre bien le vrai métier", explique Marianne Boucher, caporale chez les pompiers de Bruxelles. Une fois enregistrées ces images sont rapidement montées et envoyées aux différents médias du pays. Elles sont régulièrement diffusées dans les journaux télévisés.

"On ne veut pas faire du sensationnalisme, c’est avant tout de l’information. S’il y a des choses qui ne sont pas montrables, on ne le fera pas", précise Luc Van Ussel, photographe chez les pompiers de Bruxelles.

"Ce n’est pas une téléréalité. On ne va pas tout filmer. On filme quand il faut, mais on ne filme pas tout. Mais parfois, on sort la caméra car c’est rigolo". Aujourd’hui, les pompiers revendiquent plus de moyens et une réduction de l’âge de la retraite. Mais à chaque départ en intervention, leur mission reste la même : secourir la population qui appelle à l’aide.
 

À lire aussi

Sélectionné pour vous