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Les vins belges sont-ils les nouveaux vins français? "Quand vous voyez les grappes ici, c'est comme le Beaujolais il y a 20 ans"

Des caisses à l’entrée du magasin, des affiches pour vous attirer… C’est le début de la foire aux vins. Objectif pour chaque client ? Trouver le meilleur vin au meilleur prix. "Vous achetez le carton et vous recevez le magnum équivalent gratuit", souligne Philippe Schoovaerts, acheteur de vins.

Mais quand on cherche un peu, le vin belge est bien caché. "On en a en bouteille de 75 cl : Haspenhof, c'est un vin qui est embouteillé par nos soins", poursuit-il. "Et nous avons régulièrement des cuvées du domaine Bon Baron."

Comment expliquer qu'il n'y ait que 2 vins dans les rayons de ce supermarché ? "Les volumes, en grande partie", nous explique Philippe Schoovaerts. "C'est difficile de trouver des volumes relativement conséquents que pour pouvoir distribuer à 200-250 magasins."

Le Belge pas friand de vins locaux

Ce n’est pas dans vos habitudes… Le Belge n'achète pas souvent du vin de chez nous. Il a plutôt tendance à se tourner vers des appellations plus connues. Pourtant : le vin belge est de moins de moins marginal. 3 millions de litres produits en 2022, 259 viticulteurs contre 198 en 2020.

Dans le pays de Herve : les vendanges débutent. Michel est co-fondateur de cette coopérative. Il est en convaincu : son vin est prometteur. Comment sait-il que c'est le bon moment ? "Deux choses : c'est aussi bien le sucre qui monte que l'acidité qui baisse. Mais il ne faut pas non plus qu'il y ait trop peu d'acidité", explique Michel Schoonbroodt, directeur de la coopérative Vin du Pays de Herve.

C'est un bon climat pour le vin

Des raisins mûrs grâce à une météo de plus en plus favorable. "C'est un bon climat pour le vin, car on a des nuits fraiches donc on n'a rien perdu au niveau des arômes : on a 15 degrés et un gros travail du soleil la journée. Je trouve qu'on fait des vins de belle qualité", note Fabienne Detry, bénévole membre de la coopérative.

Jean Marie, bénévole, l’observe tous les jours. Après un passage en France, il récolte désormais les raisins dans le plat pays. "Ici, ça se développe tout doucement. Quand vous voyez les grappes ici, c'est comme on avait dans le Beaujolais il y a 20 ans d'ici", détaille Jean-Marie Schaus, bénévole membre de la coopérative. 

Nouvel objectif d'ici 2 ans

Au total : la coopérative exploite 8 hectares de terre. Pour être rentable, elle espère atteindre les 10 hectares d’ici 2 ans en développant de nouveaux cépages. "Par rapport à la France, en Belgique, on est plus ou moins libre de planter ce qu'on veut comme cépage donc on peut expérimenter des tas de cépages interspécifiques qui sont résistants qui ont été développés depuis les années 60. Mais qu'on ne peut pas, par exemple, planter partout en France parce qu'il y a certains cadres rigides", développe Jonathan Malherbe, chef de culture de la coopérative.

Solaris, johanniter, souvigné gris ou encore le muscaris... Des cépages variés plus résistants qui permettent aux vins belges de trouver leur identité. Mais sont-ils de bonne qualité ? Ce caviste a quelques bouteilles à nous présenter : "À mon sens, ce sont les bulles qui sont les plus représentatives des bulles qui sont produites en Belgique. Il y a du vin rouge, du vin blanc... Mais notre terroir est vraiment favorable à la production de bulles", insiste Serge Sneiders, gérant caviste.

Le bémol? Le prix

Des bulles belges plusieurs fois nommé es meilleures bulles du monde. Seul bémol : le prix. Comptez 26,50 euros pour cette bouteille de bulles. L’offre n’est pas encore assez étendue, mais la demande est bien présente. Les Belges boivent 300 millions de bouteilles chaque année, dont 3 millions issus des exploitations belges. 

Parmi les vignobles wallons, plus de 60 % sont spécialisés dans la production de  vins mousseux. 
 

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