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630.000 matelas récoltés l'année dernière en Belgique: que vont-ils devenir?

Des vieux matelas abandonnés dans la nature c’est l’image qui vient immédiatement en tête lorsqu’on parle de dépôt sauvage, c’est peut-être bientôt une image qui appartiendra au passé. Depuis le printemps de cette année, toutes les régions du pays sont équipées d’une filière de recyclage spécifique des matelas. Des produits lourds, jusqu’à présent peu valorisés, mais qui renferment de nombreux matériaux qui intéressent l’industrie. 

Après des années de bons et loyaux services, il est temps de dire au revoir à mon vieux matelas. En le jetant dans cette déchetterie, je découvre l’existence d’un nouveau type de conteneur. Explications de Raphaël Lateur, le porte-parole de l’intercommunale du Brabant Wallon : "Ces cages sont très spécifiques, puisqu’elles sont étanches. Vous voyez qu’elles sont aussi munies de bâches, pour que les matelas restent bien secs à l’intérieur, à l’abri aussi des poussières et qu’ils soient en parfait état pour le futur recyclage, leur future revalorisation sur le site de Sombreffe".

Le recyclage pour remplacer l'incinération

On a récolté l’an dernier 630.000 matelas en Belgique, soit près de 10.000 tonnes (9 450 précisément) de déchets. En Wallonie, une grande partie a été incinérée, une situation qui va changer, grâce aux usines de recyclage. On y trie, découpe et revalorise ce nouveau gisement. 

"On savait que les collectes sélectives se mettraient en place. Donc, de plus en plus de tonnages à gérer et il fallait passer à la phase industrielle et cette phase industrielle nous permet de gérer ces tonnages complémentaires, tout en créant de l’emploi", souligne Benoit Remacle, le directeur des relations publiques d’une entreprise environnementale.

La dizaine d’ouvriers qui travaille pour cette société récupère le métal ou le caoutchouc contenu dans les matelas. Le déchet redevient matière première. Il sera transformé en tapis de sport, isolation dans la construction ou rembourrage de siège de voiture. Une tonne de mousse recyclée se vend aujourd’hui environ 150 euros.

Le caoutchouc neuf coûte moins cher que son équivalent recyclé

"Les balles de mousse valent effectivement de l’argent. Le modèle économique, il fonctionne à la fois sur base des contributions que nous recevons pour les tonnes qui rentrent sur notre site et sur base de la revente de certains matériaux recyclables", précise Benoit Remacle.

Le recyclage de matelas, c’est un business. C’est aussi un geste écologique selon Aurore Richel, chimiste à l’Université de Liège : "Il faut savoir qu’une bonne partie du caoutchouc qui est disponible actuellement sur le marché, c’est du caoutchouc synthétique qui a été produit à partir de ressources fossiles, donc recyclées, ça permet effectivement de diminuer notre dépendance vis-à-vis du pétrole qui reste la matière première de base pour produire ce caoutchouc".

Aujourd’hui, du caoutchouc neuf coûte moins cher que son équivalent recyclé. Pour encourager le recours à ces composants plus respectueux de l’environnement, l’Union européenne réfléchit à des normes pour imposer un taux minimum de matériaux de réemploi dans les produits neufs.

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