"Les marques lèvent le pied sur l'électrique": le secteur automobile vacille en Europe, que se passe-t-il?

L'Europe investi dans le "tout électrique". Pourtant, la demande ne semble pas être au rendez-vous. Dernièrement, Audi Brussels annonçait la fermeture probable de son usine à Forrest, faute de production. La fabrication de voitures électriques coûte très cher, or les retours sur investissements ne sont pas encore là, et pour cause : la demande ne décolle tout simplement pas.

Ça a obligé les marques occidentales à investir énormément alors que la demande pour la voiture électrique ne démarre pas en Europe 

"Le secteur automobile européen est clairement tourné vers l'électricité suite à une décision de l'Union européenne de ne plus permettre la commercialisation de moteurs thermiques à essence ou diesel à l'horizon 2035 sur son territoire", explique Xavier Daffe, rédacteur en chef du Moniteur automobile. "Tous les constructeurs se sont lancés dans la course à l'électrique un peu précipitamment. Ça a obligé les marques occidentales à investir énormément alors que la demande pour la voiture électrique ne démarre pas en Europe".

Cependant, la demande des clients n'est pas à la hauteur des projections. Donc logiquement, "à force d'investir dans une technologie sans avoir le retour sur investissement, sans que les modèles se vendent derrière, ça met en grande difficulté les marques automobiles sur le plan financier", ajoute ce dernier.

Face à l'incertitude de la demande pour les voitures électriques, les marques revoient leurs objectifs : "La plupart d'entre elles lèvent le pied sur l'électrique pour continuer à proposer du thermique afin de continuer à rentrer du cash et à faire tourner leurs usines".

Aujourd'hui, le "tout électrique" est donc profondemment remis en cause. "Il faudra voir si l'Europe s'adapte derrière", conclu Xavier Daffe. Certains évoquent un report de cette interdiction du moteur thermique, prévu pour dans 10 ans et 4 mois...