Autrefois "grand frère" de la génération Leconte-Forget, Yannick Noah va enfiler les habits du Père Fouettard pour permettre à Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet et consorts de remporter enfin la Coupe Davis.
Nommé après l'éviction d'Arnaud Clément, l'icône du tennis hexagonal, dernier français vainqueur de Roland-Garros et capitaine victorieux des campagnes de 1991 et 1996, veut avant tout "faire preuve d'autorité" pour son retour à la tête des Bleus, a-t-il expliqué mardi lors de sa première conférence de presse.
. Pas de passe-droits
Les mots du lauréat de Roland-Garros 1983 ont été clairs : il n'y aura pas de traitement de faveur, même pour les vedettes. "A partir du moment où le cadre est défini, celui qui sort du cadre, sort. Il n'y aura pas un, pas deux, pas trois avertissements." Pour Noah, regagner le Saladier d'argent, pour la première fois depuis 2001, passe par la modification de "certains fonctionnements" passés : "J'ai espoir de recadrer, de réorganiser certaines choses (...) Il y a une vraie envie. Le message est passé. J'ai une vraie équipe, motivée."
. Adhésion des joueurs
"J'ai un plan clair. Les joueurs adhèrent", a souligné le capitaine de l'équipe de France, balayant l'idée que son retour ne ferait pas l'unanimité. L'unanimité était justement "essentielle" pour qu'il accepte de revenir, a expliqué Noah, qui assure avoir des contacts avec tous les joueurs, mais ne les a pas encore tous rencontrés. Même Gilles Simon, qui avait dénoncé au nom des joueurs un manque de respect vis-à-vis de Clément, a été séduit par le projet Noah. "Je vois beaucoup de positif là-dedans. Ça m'intéresse de voir comment ça va se dérouler", a commenté le 10e joueur mondial.
. Seul maître à bord
Nommé lundi, Noah n'a pas encore défini les contours de son équipe. Cédric Pioline, double finaliste en Grand Chelem, qu'il avait entraîné en 1996, souhaiterait l'épauler. Mais Noah veut se laisser du temps pour mettre en place "le meilleur staff possible". La décision interviendra avant le Masters 1000 de Paris-Bercy (31 octobre-8 novembre) où il espère rencontrer un maximum de joueurs. "Je ne serai influencé par personne. Ce sera mon choix", a-t-il souligné.
. Urgence de résultat
"J'ai toujours été disponible pour Arnaud (Clément). Son mode de fonctionnement, je le respecte. J'ai toujours été disponible par des messages, mais il ne m'a jamais rappelé. Aujourd'hui, je serais prêt à lui parler mais je ne pense pas que ce soit d'actualité. Peut-être que cela changera", a expliqué Noah au sujet de son prédécesseur. Il a dit comprendre la "douleur" de Clément. Mais l'essentiel reste le terrain. "Aujourd'hui, il y a urgence parce qu'il n'y pas de résultats. L'essentiel, c'est de faire pleurer les gens de joie. Or, cela fait des années que l'on pleure de tristesse", a insisté Noah en soulignant que "cette génération" (Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet, Gaël Monfils, Simon, etc.) était "en train de tranquillement passer". Le directeur technique national Arnaud di Pasquale a lui démenti "toute théorie du complot" concernant Clément, qui a dit avoir eu l'impression "d'avoir été trahi".
. Groupe élargi
Noah a parlé de "dix joueurs" potentiellement sélectionnables. Parmi eux, on trouve les quatre piliers (Tsonga, Gasquet, Simon, Monfils), les spécialistes du double (Pierre-Hugues Herbert, Julien Benneteau, Nicolas Mahut) mais aussi des joueurs jamais retenus (Adrian Mannarino, Benoît Paire, Lucas Pouille). "Je veux qu'ils se sentent tous concernés. A un moment ou un autre, ces joueurs-là seront amenés à représenter l'équipe de France", a-t-il affirmé.
. Flou malgré tout
Noah est resté évasif concernant son plan d'attaque, parce qu'il a été nommé récemment, et parce que les "informations doivent rester dans le vestiaire". Il a toutefois expliqué que l'accent serait remis sur le double. "Il a quasiment toujours été décisif lorsque j'étais capitaine (dans le passé). Il faut montrer aux joueurs que le double a son importance", a souligné Noah, qui n'a pas de contrat pour l'après-2016. "On se verra à la fin de la saison pour se dire si on y retourne ou pas."
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