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Deux championnats prêts à s'arrêter à cause du coronavirus: la Belgique et l'Ecosse vont-elles défier l'UEFA ?

L'ultimatum de l'UEFA menaçant d'exclusion des Coupes d'Europe les championnat tentés, comme la Belgique, de mettre un terme prématuré à leur saison en raison du coronavirus, déboussole aussi le modeste championnat écossais qui y voyait un choix raisonnable.

Jeudi, le conseil d'administration de la Pro League belge avait "décidé à l'unanimité qu'il n'était pas souhaitable, quel que soit le scénario envisagé, de poursuivre la compétition après le 30 juin" et recommandé "de ne pas reprendre les compétitions de la saison 2019-2020". Cet avis doit être ratifié par l'Assemblée générale de l'instance le 15 avril.

Vendredi, les clubs écossais devaient les imiter lors d'une réunion par visioconférence, mais elle a été repoussée à la semaine prochaine, malgré les grandes difficultés de certaines équipes dont la survie est clairement en jeu dans les mois à venir après l'arrêt brutal des compétitions.

Aux Pays-Bas aussi, l'idée faisait son chemin, dans le sillage du grand Ajax Amsterdam dont le directeur sportif, Marc Overmars, n'avait pas hésité à accuser la fédération nationale de "se cacher derrière l'UEFA" et de ne pas avoir le cran de dire stop.

Dès jeudi, l'UEFA avait en effet envoyé un courrier menaçant aux fédérations, ligues et clubs du continent pour rappeler son mantra: il faut "mener les compétitions à leur terme". Derrière cette position inflexible, il n'y a pas que le soucis de l'équité sportive. L'UEFA veut à tout prix que les compétitions continentales aillent à leur terme, au besoin cet été, sous peine de perdre elle aussi des droits télés mirobolants de la Ligue des Champions.

Des clubs pris à la gorge financièrement

N'ayant pas à proprement parler autorité sur cette question, l'UEFA a agité la seule menace à sa disposition, "évaluer la légitimité (des clubs que les ligues souhaiteraient inscrire au titre du classement 2019/2020 arrêté prématurément) à participer aux compétitions de l'UEFA en 2020-2021". En termes moins diplomatique: exclure les insoumis.

La menace est de taille pour Bruges, promis à la Ligue des Champions avec ses 15 points d'avance en tête de la saison régulière. Elle l'est encore davantage pour les clubs écossais.

Disposant de droits télévisuels ridiculement bas - 21 millions de livres par an (24 M EUR) actuellement, contre plus de 3 mds GBP (3,5 mds EUR) pour le richissime voisin anglais -, l'Écosse a beaucoup reculé dans la hiérarchie européenne. Mais elle ne peut tout de même pas se passer facilement des versements de solidarité prévus par l'UEFA.

Mettre fin rapidement à la saison en cours, en couronnant le Celtic, aurait permis de débloquer les primes et de les verser rapidement à des clubs pris à la gorge financièrement. Pour ne léser personne, les deux clubs en position de monter dans l'élite auraient été promus et personne n'aurait été rétrogradé, grâce à un élargissement de la Scottish Premier League à 14 équipes.

Une reprise "de plus en plus irréaliste"

Avec en moyenne 43% de leurs revenus réalisés aux guichets de leurs stades, les clubs écossais sont de très loin les plus dépendants à la billetterie parmi les 20 principaux championnats européens.

Après la suspension du championnat, beaucoup de clubs n'ont pas tergiversé et pris des mesures drastiques à l'image du Heart of Midlothian qui a demandé à ses joueurs de renoncer à 50% de leur salaire, alors que chez les Hibernians c'est un report de la moitié des rémunérations qui a été suggéré.

Même les Celtics, qui avaient pourtant une trésorerie positive de 33 millions de livres (37,5 M EUR) dans leur dernier bilan annuel, en février, envisagent des coupes, a indiqué l'entraîneur Neil Lennon.

Tirer un trait sur 2019/2020 assurerait aussi que 2020/2021 démarre comme prévu, avec l'entrée en vigueur d'un nouvel accord de diffusion bien plus favorable, à 32 M GBP (36,3 M EUR) par an. "Étant donné les échéances que cela implique, je pense qu'avec chaque jour qui passe (une reprise du championnat) devient de plus en plus irréaliste", voulait croire il y a une semaine le président de Motherwell, Alan Burrows sur la BBC. Reste à en convaincre l'UEFA.

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