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Demetrio Scagliola, le rédacteur en chef adjoint de SudPresse, a décidé de diffuser en fin de semaine les photos incriminées par la Dernière Heure, qui avait décrit en début de semaine la scène comme une scène de "fête" sur les restes des deux djihadistes tués à Verviers. Une information qui s’est révélée fausse : il n’y a pas eu de fête, même si de l’alcool était présent.
"Pendant deux ou trois jours, on a dit tout et à peu près n’importe quoi sur ces photos... sans les voir. C’est remonté au sommet de l’Etat. Certaines institutions comme celle de Liège ont été placées sous une surveillance accrue. Qu’est-ce qu’on voit sur ces photos ? La vérité ! On les a données pour que chacun puisse se forger son opinion", s’est justifié M. Scagliola. Il a ensuite expliqué la vérité : "Ce monsieur (qui tient la bouteille) est un expert. Il peut donc se trouver là mais il ne fait pas partie du centre de médecine légale de Liège. Et donc je pense que ça peut troubler certaines personnes. C’est vrai que pour les gens qui font ce métier très particulier, le rapport aux cadavres n’est pas le même que pour nous. Mais là, clairement, ça peut poser problème. On arrive avec une bouteille de mousseux ou de champagne, on pose pour la photo, et puis sur la 2ème photo on voit quelqu’un qui tend un gobelet à 2 mètres de la table d’autopsie. Evidemment, il n’est pas question de danser sur la table ou de sabrer le champagne. Ça c’est du délire."
Une erreur qui a coûté cher à l'Etat en surveillance de sites sensibles
La journaliste Emmanuelle Praet, de son côté, a plus retenu le fait que cette erreur entache le métier de journaliste. "Moi ce qui m’énerve, c’est l’approximation. Quand on donne une bombe comme ça, la moindre des choses c’est que ce soit béton et qu’on voie cette photo. Un coup de fil à un copain flic, merde, ça se vérifie ! On apprend ça pendant des années à l’école... Dans l'article on dit aussi que toute la section terrorisme a vu les images. Moi j'ai des connaissances là-bas, donc j'appelle, je fais mon métier. Et le images, ils ne les avaient pas! Vous imaginez les conséquences financières de ce fiasco journalistique ? C’est phénoménal. Se remettre en niveau 3 même partiellement, ça a un coût." Il y a d’ailleurs une action en justice qui va être lancée contre la DH.
Attention à ne pas se mettre au niveau de l'EI...
Michel Henrion, pour sa part, a plus été marqué par la réaction des gens. "Ce qui m’a frappé, c’est plutôt la réaction de l’opinion publique. Tous ces gens qui, et c’est assez nauséeux, adoptent finalement exactement le même comportement que le Daesh : celui de dire que puisque ce sont des djihadistes, ils n’ont pas le droit au même respect que n’importe quel mort."