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Le gouvernement fédéral a annoncé jeudi à la Chambre de nouvelles mesures en faveur de la sécurité et visant à lutter contre le terrorisme dont la plus spectaculaire est l'envoi automatique en prison des combattants djihadistes lors de leur retour sur le sol belge. Par ailleurs, l'ensemble des personnes fichées en Belgique par les services d'analyse de la menace se verront contraintes de porter un bracelet électronique moyennant une procédure contradictoire.
Notre Premier ministre Charles Michel a présenté ce jeudi matin devant la Chambre les nouvelles mesures décidées par le gouvernement fédéral pour la lutte contre le terrorisme. Il y en a 18 au total.
- Un effort budgétaire supplémentaire sera ajouté au Budget 2016. Au total, 400 millions d’euros vont être dégagés pour la sécurité et la lutte contre le terrorisme.
- Un renforcement des contrôles policiers va être effectué aux frontières.
- 520 militaires vont être déployés pour renforcer la sécurité.
- Une révision du code d’instruction criminelle va avoir lieu, notamment au niveau des méthodes particulières de recherche. De nouvelles technologies pour les services de renseignement vont être exploitées (empreintes vocales, élargissement des écoutes téléphoniques, notamment concernant le trafic d'armes)
- Une révision de la Constitution va avoir lieu. La garde à vue pour les actes terroristes passera à 72 heures. Elle est actuellement de 24 heures. (Il s'agit d'une modification de l'article 12 de la Constitution)
- Des perquisitions pourront avoir lieu 24h sur 24 pour les infractions terroristes, il s'agit également d'une modification de la loi.
- Les combattants revenant de l'étranger seront privés de liberté et passeront directement par la case prison.
- Les personnes fichées par les services d'analyse de la menace se verront imposer le port d'un bracelet électronique.
- Enregistrement des données de tous les passagers dans les transports. Sans attendre le projet européen, la Belgique appliquera le contrôle systématique de l'enregistrement de tous les passagers dans les transports (avions et trains à grande vitesse)
- Les prédicateurs de haine seront exclus du territoire. Tous les prédicateurs seront "screené" en vue de les assigner à résidence, de les priver de liberté ou d'expulser ceux qui prêchent la haine.
- Les lieux de culte non reconnus qui diffusent le djihadisme seront démantelés
- Les cartes de téléphones pré-payées ne seront plus anonymes
- Un plan de prévention et de répression va être mis en place à Molenbeek
- Le screening sera renforcé pour l'accès aux emplois sensibles
- Le réseau de caméras de reconnaissance des plaques minéralogiques belges va être étendu
- Les sites internet prêchant la haine vont être fermés
- Une adaptation des législations en lien avec l'état d'urgence va être évaluée. Des mesures temporaires et exceptionnelles garantissant la sécurité publique seront possibles
- La Belgique va participer sur la scène internationale à la lutte contre Daesh. La frégate Léopold I remplit une mission d'escorte du porte-avion français Charles de Gaulle. Des frappes aériennes en rotation avec les Pays-Bas sont envisagées.
REACTIONS DES PARTIS À CES NOUVELLES MESURES
Les premières interventions à la tribune de la Chambre après l'annonce par le Premier ministre Charles Michel de nouvelles mesures pour lutter contre le terrorisme et la radicalisation affichaient une certaine unité et saluaient l'intervention du Premier ministre.
"Les mesures prises me semblent une évidence", a commencé Hendrik Vuye, le chef de groupe N-VA, reprenant l'appel du Premier ministre à lutter contre les prédicateurs de haine et demandant à augmenter les effectifs de la Sûreté de l'Etat. Il a aussi épinglé, en français, les déclarations de l'ancien bourgmestre de Molenbeek Philippe Moureaux. "Molenbeek est un laboratoire social qui dérange et continuera à déranger, disait-il. Quels mots prophétiques!"
Laurette Onkelinx, pour le PS, a affirmé que son groupe est "aux côtés de ceux qui combattent l'obscurantisme". Le PS "a soutenu et continuera de soutenir l'intervention auprès des Français" et plaide pour inclure un volet diplomatique dans la lutte contre Daech. "Il faut tirer les leçons de l'ère Bush: le remède ne peut pas être pire que le mal", a mis en garde la cheffe de groupe socialiste, pour qui les 400 millions d'euros promis par Charles Michel pour la sécurité "doivent être des moyens nouveaux, et tant pis si ça augmente le déficit d'autant". "Pour mon groupe, il faut allier la répression avec la prévention, et des politiques sociales d'inclusion", a-t-elle conclu.
Le chef de groupe MR, Denis Ducarme, s'est réjoui qu'on ait "choisi de tourner le dos à la naïveté, voire à la lâcheté, qui consistait à banaliser l'islam radical". "Le gouvernement a pris les mesures qui s'imposaient", a-t-il salué, même si "nous n'avons pas attendu ce dernier attentat pour agir". "Nous devons montrer l'exemple au niveau européen en prenant des mesures fortes", a-t-il insisté.