Scandale sur le net? Le site de petites annonces gratuites Vivastreet.be "organise de la prostitution"

 

700 annonces douteuses sur le site belge

Vivastreet est un site de petites annonces gratuites, présent dans 15 pays dont la Belgique, et que vous avez peut-être déjà utilisé pour trouver un appartement à louer, une voiture à acheter ou même de l’outillage ou des jeux vidéo d’occasion. Mais une section "Rencontres" y existe. Si les 4 premiers critères de recherche mènent à des relations pas forcément sexuelles et surtout non tarifées, celle nommée "Escort & massages", elle, s’apparente à de la prostitution. Rien que pour la Belgique, plus de 700 annonces de ce type sont référencées.

Et sur le site français, le nom de la rubrique est encore plus explicite: "Erotica (massages, etc.)"

400.000 personnes par mois les consultent !

"37% des annonces sur ce site sont pour des adultes, orientées contenu sexuel", dénonce Frédéric, qui a mené sa petite enquête. "Plus de 40% des gens qui le visitent y vont pour sa section adulte", selon les statistiques fournies par Alexa, un site d’analyses du web. Un chiffre corroboré par le site lui-même: dans la case "Recherches les plus populaires", seules des recherches pour des Escort apparaissent! Et quand on sait, via le site lui-même, qu’il comptabilise "près d’un million de visiteurs uniques par mois" rien qu’en Belgique, cela donne une idée du nombre de personnes recherchant des relations tarifées sur ce site tous les mois: environ 400.000 ...

Se prostituer n’est pas une infraction en Belgique…

Selon Frédéric, "de telles annonces sont en violation avec la loi belge". Mais la loi est assez floue sur ce point. Si en Belgique, se prostituer ou payer pour une prestation sexuelle n’est pas une infraction, le racolage et le proxénétisme, eux, sont illégaux. En d’autres termes, les "Escorts" présentes sur Vivasreet et leurs clients ne craignent rien, mais si elles reversent une partie de leurs gains à un "patron", celui-ci est en infraction avec la loi. Mais en Belgique, le proxénétisme "non violent" est toléré et jamais poursuivi devant les tribunaux, ce qui explique le grand nombre de "bars" présents dans notre pays.

… mais passer des annonces pour trouver des clients l’est

Là où la loi pourrait poser problème à Vivastreet, mais aussi et encore plus particulièrement à d’autres sites spécialisés dans l’offre de prestations tarifées, c’est la notion de "publicité" pour celles-ci. L'article 380ter du code pénal punit en effet la réalisation, la publication, la distribution, la diffusion, directe ou indirecte "même en dissimulant la nature sous les artifices de langage" de publicités pour les offres de service à caractère sexuel ayant un but lucratif direct ou indirect quand les services sont fournis par un moyen de télécommunication. Il punit également la publication visant à faire connaître que l'on se livre à la prostitution, que l'on facilite la prostitution d'autrui ou qu'on désire entrer en relation avec une personne pour se livrer à la débauche. Internet étant un moyen de télécommunication, les annonces de la rubrique "Escort & massages" de Vivastreet sont donc concernées ainsi que le site lui-même. Cependant, ici aussi, c’est toléré, à l’instar de certaines pages de nos quotidiens nationaux remplies de petites annonces explicites avec numéro de téléphone.

Pas visible par vos enfants via Google… si vous le paramétrez bien

Le problème soulevé par Frédéric est également la visibilité dont bénéficient ces annonces à caractère sexuel. Tout le monde peut-il être redirigé vers elles via un simple moteur de recherche? Oui et non. Il faut signaler que si Vivastreet apparait en premier choix avec les mots clés "petites annonces", le lien redirige vers le portail général du site. Il faut dès lors le vouloir pour aller cliquer sur la rubrique dénoncée. De plus, en mode "Safe Search", le plus strict pour protéger les mineurs sur internet, le moteur de recherche ne fait plus apparaitre Vivastreet dans ses résultats.