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"À bas le régime fasciste en Turquie", "Erdogan dictateur": 2.000 manifestants pro-kurdes ont défilé à Bruxelles

"À bas le régime fasciste en Turquie", "Erdogan dictateur": 2.000 manifestants pro-kurdes ont défilé à Bruxelles
 
 

"A bas le régime fasciste en Turquie", "Erdogan dictateur"... Quelque 2.000 personnes principalement d'origine kurde, sur les 10.000 attendues, ont pris part sous ces slogans à la manifestation d'opposition au président turc Recep Tayyip Erdogan jeudi. Des bagarres ont éclaté dans le cortège vers 12h00 et une personne a été blessée.

"Nous sommes ici pour dénoncer le régime d'Erdogan", a expliqué Orhan Kilic, membre du mouvement kurde NavBel, organisateur de la manifestation. "Hier et encore aujourd'hui, deux maires kurdes ont été arrêtés et écartés de leurs fonctions en Turquie. A la place, Erdogan a nommé un groupe de bureaucrates de l'AKP (parti du président turc, ndlr). Il outre-passe la démocratie".

L'appel à manifester a été lancé par le parti d'opposition pro-kurde HDP, qui a obtenu 10% des voix aux dernières élections législatives turques en novembre 2015. Mais les groupes alévis, arméniens et assyriens sont également mobilisés, selon NavBel. Des Kurdes vivant en Allemagne, aux Pays-Bas et en France ont également fait le déplacement en car.


Des bagarres ont éclaté

Les manifestants ont quitté la gare de Bruxelles-Nord vers 11h00 pour rejoindre le quartier européen. De nombreux drapeaux d'Abdullah Ocalan, leader historique du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) actuellement en prison, ont été brandis. La Turquie, l'UE et les Etats-Unis reconnaissent tous le caractère terroriste de cette organisation. Les organisateurs ont répliqué en rappelant le non-lieu rendu le 3 novembre dernier par la Chambre du Conseil de Bruxelles sur le renvoi au tribunal correctionnel de membres du PKK pour terrorisme. Vers 12h00, deux bagarres ont éclaté sur le parcours de la manifestation.

La première, au carrefour entre le Boulevard Albert II et la petite ceinture, a fait un blessé. Un homme a été frappé au visage par un groupe d'individus partis précipitamment du cortège. La victime, dont le visage était ensanglanté, a reçu des coups notamment de bâtons et de parapluies, a constaté l'agence Belga. Cet homme, qui ne participait pas à la manifestation, a affirmé ignorer la raison qui a poussé ses agresseurs à s'en prendre à lui. Interrogé par Belga, il a indiqué qu'il était d'origine turque et que son épouse est d'origine kurde. Des policiers ont de leur côté fait part de provocations de la part de militants turcs. Les forces de l'ordre sont rapidement parvenues à séparer la victime et ses agresseurs.

Une deuxième rixe a ensuite éclaté à hauteur de la station de métro Botanique. La situation a été rapidement maîtrisée.


Présence policière renforcée

Sur escorte renforcée, la suite de la manifestation s'est déroulée sans autres incident. Les manifestants sont arrivés vers 13h30 rue de la Loi, entre le rond-point Schuman et le parc du Cinquantenaire. Après une minute de silence, des discours ont été prononcés en langue kurde. Les manifestants avaient choisi le quartier européen comme lieu d'arrivée pour dénoncer "l'attitude faible et peureuse de l'UE et des Etats membres". Ils ont réclamé l'arrêt de l'accord sur les réfugiés, l'arrêt des flux financiers vers la Turquie et l'arrêt des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE.

La dislocation s'est déroulée dans le calme vers 16h00. Cette manifestation a eu lieu dans un contexte de tension croissante entre la communauté kurde et le président turc Recep Tayyip Erdogan. La Turquie est l'objet de sévères critiques en raison de la répression massive dans le pays après l'échec du coup d'Etat de juillet dernier. Des membres du HDP et du PKK, entre autres, ont été arrêtés. La question est également à l'origine de tensions avec la Belgique, le Premier ministre Charles Michel ayant qualifié mercredi d'"absurdes" les propos de M. Erdogan accusant notre pays d'être "un important centre" pour les partisans du PKK.

Les Kurdes vivent dans une région située à cheval sur quatre pays: la Turquie, la Syrie, l'Iran et l'Irak. Des velléités indépendantistes existent depuis des décennies.



Des membres de la N-VA présent pour soutenir la manifestation

La N-VA est le seul parti politique représenté au parlement fédéral présent jeudi à la manifestation organisée par l'opposition au président turc Recep Tayyip Erdogan à Bruxelles. "Les Kurdes sont parmi nos alliés les plus fiables dans la lutte contre le groupe Etat Islamique en Syrie et en Irak. Ils méritent maintenant notre soutien", estime le sénateur Pol Van Den Driessche.

La délégation des nationalistes flamands a également exprimé son soutien aux députés du parti pro-kurde HDP et aux journalistes arrêtés par les autorités turques depuis l'échec de la tentative de coup d'Etat en juillet dernier. "La Turquie glisse de plus en plus vers une dictature. Sans liberté de la presse et sans opposition, la démocratie meurt", a affirmé le député européen Mark Demesmaeker, qui pointe également l'attitude de la Commission européenne à l'égard du président turc. "Nous devons cesser les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne et nous devons résister à son chantage avec l'accord conclu sur la question des réfugiés. Cet accord n'est d'ailleurs pas respecté correctement".


 

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