Plusieurs personnes ont été tuées dans un double attentat qui a frappé samedi le coeur touristique d'Istanbul, a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan dans un communiqué. Le dernier bilan du ministre de l'Intérieur fait état d'au moins 38 morts et 166 blessés. Les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont revendiqué l'attaque.
Le bilan du double attentat qui a frappé samedi soir le coeur d'Istanbul est désormais de 38 tués et 166 blessés, a annoncé dimanche le ministre turc de l'Intérieur Süleyman Soylu. Au total, 30 policiers, sept civils et une personne dont l'identité n'a pas encore été déterminée ont été tués dans le double attentat qui a eu lieu à proximité du stade de l'équipe de football de Besiktas, a précisé le ministre.
10 personnes interpellées, une voiture piégée et un kamikaze
Par ailleurs, 10 personnes ont été interpellées et placées en garde à vue en lien avec cette attaque, la dernière d'une vague d'attentats qui a ensanglanté la Turquie depuis l'été 2015, a indiqué M. Soylu. Selon lui, un véhicule piégé a explosé à proximité d'un véhicule de transport de la police à 22H29 devant la Vodafone Arena et, 45 secondes plus tard, un kamikaze s'est fait exploser au milieu d'un groupe de policiers dans le parc voisin de Maçka.
"Malheureusement, nous avons des martyrs et des blessés", avait déclaré plus tôt le président turc Recep Erdogan, sans avancer de chiffres, ajoutant que "nous avons assisté, ce soir à Istanbul, à la manifestation la plus hideuse du terrorisme".
Le PKK?
Avant même que l'attentat ne soit revendiqué, les premiers éléments recueillis désignaient les séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a affirmé dimanche le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu. "Les constatations effectuées (...) désignent le PKK comme l'auteur" du double attentat, a déclaré M. Soylu, évoquant notamment "la manière dont l'événement a été planifié", ainsi que le "timing" des explosions qui semblent avoir visé des cibles de la police.
Dimanche après-midi, l'agence de presse Firat, proche de la mouvance séparatiste kurde, a annoncé que "Les TAK ont revendiqué l'attentat qui s'est produit hier à Istanbul". Les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK) sont un groupe radical proche du PKK.
"Une voiture remplie d'explosifs aurait explosé là où notre unité (de la police) antiémeute était déployée peu après le départ des supporters à l'issue du match", a dit le ministre. "Cette attaque visait un car de la police antiémeute", a-t-il ajouté.
Après les explosions, les autorités ont rapidement bouclé tous les accès au quartier du stade, aux abords duquel des dizaines de policiers, mitraillette en bandoulière ou arme au poing, empêchaient tout passage, tandis qu'un hélicoptère survolait le quartier.
Des dizaines d'ambulances arrivaient sur place toutes sirènes hurlantes, tandis que d'autres s'éloignaient des lieux avec des blessés à leur bord, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
Une image montre une colonne de fumée s'élever juste à côté du stade. Le bâtiment se trouve près de la place Taksim, au coeur de la partie de la ville située sur le continent européen.
Un témoin des explosions a raconté à l'AFP avoir vu "des morceaux de corps voler".
Les autorités ont interdit de diffuser des images liées à l'attaque, une mesure prise après chaque attentat.
Selon l'agence de presse gouvernementale Anadolu, le parquet antiterroriste d'Istanbul a ouvert une enquête.
Istanbul à nouveau touchée
La Turquie est la cible de nombreuses attaques liées à la rébellion séparatiste du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou attribuées au groupe Etat islamique (EI) qui ont notamment frappé Istanbul et Ankara. Le PKK et une organisation dissidente connue sous le nom de TAK prennent régulièrement pour cible des véhicules de la police. Deux précédents attentats contre des cars de la police ont fait des dizaines de morts cette année à Ankara.
Le stade de Besiktas est situé à proximité des bureaux stambouliotes du Premier ministre et à quelques centaines de mètres de l'emblématique place Taksim.
Quatre touristes ont été tués et 36 personnes blessées près de la place Taksim, sur la célèbre avenue Istiklal, dans un attentat-suicide en mars attribué par l'EI. Les autorités ont également affirmé que les djihadistes avaient été derrière un attentat qui avait fait 47 morts en juin dernier à l'aéroport Atatürk d'Istanbul.
Devant le risque d'attentats à Istanbul, les Etats-Unis ont ordonné en octobre l'évacuation des familles des employés de leur consulat dans la mégalopole turque.
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