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Pourquoi Scarlett Johansson et la société Sodastream ont-elles fait l’objet d’une campagne de boycott?

Pourquoi Scarlett Johansson et la société Sodastream ont-elles fait l’objet d’une campagne de boycott?
 
 

Ce matin dans sa rubrique Bel RTL Eco, l’économiste Bruno Wattenbergh nous parle de conflits politiques qui coûtent des emplois: "Je vous raconte la triste histoire de SodaStream, cette entreprise qui fabrique des machines à gazéifier l’eau et qui tente de continuer à opérer en Israël!"

Sodastream, entreprise israélienne fabriquant des machines à gazéifier les boissons, a menacé la semaine passée de suspendre sa production en Israël.

Vous connaissez sans doute l’entreprise et ses produits, ces machines qui vous permettent de ne pas stocker des bouteilles, mais de gazéifier vous-mêmes votre eau, voire vos sodas. C’est un grand succès commercial pour cette entreprise israélienne qui a repris une technique anglaise créée pour accompagner le Gin à l’époque. Il se trouve que SodaStream possédait une usine dans une des plus grandes colonies de Cisjordanie occupée, située aux portes de Jérusalem.

Une usine qui a été attaquée dans les médias début 2014

Souvenez-vous l'actrice américaine Scarlett Johansson avait été engagée pour faire la promotion du concept. Et tant l’actrice que l’entreprise ont subi une campagne globale de boycott visant à faire pression sur Israël pour obtenir la fin de la colonisation et de l'occupation des Territoires palestiniens. Ce qui bien sûr a abîmé l’image d’une entreprise qui donnait du travail à 1.300 employés palestiniens, arabes israéliens et juifs et qui était à ce titre un modèle d’intégration.

SodaStream a fini par fermer l’usine en question

En octobre l’année passée l’entreprise a finalement décidé de jeter l’éponge, de fermer cette usine pour la relocaliser sur le territoire d’Israël. 500 Palestiniens ont donc perdu leur travail et doivent être aujourd’hui plutôt amers vis-à-vis des bien-pensants qui ont lancé cette campagne de boycott, bien à l’aise à des milliers de kilomètres du conflit, sans une pensée pour les 500 familles vivant de ce travail.

Mais il y a quand même des travailleurs palestiniens qui ont suivi?

Seuls 74 travailleurs ont suivi la délocalisation. Pour ce faire, ils ont dû solliciter des permis de travail. Le hic c’est qu’avec les attaques quasi journalières sur les civils israéliens, les autorités, pour des raisons de sécurité, ont prévenu qu’elles ne renouvèleraient pas ces permis de travail. Un enjeu qui touche aujourd’hui à peu près 85.000 Palestiniens qui travaillent légalement en Israël ou dans les colonies.

Et l’entreprise monte au créneau pour les défendre?

Oui, critiquant la bureaucratie israélienne et arguant du fait que certains de ces travailleurs palestiniens contribuaient à la réussite de l’entreprise depuis de nombreuses années. Et SodaStream a même menacé vendredi de suspendre sa production en Israël si le gouvernement ne renouvelait pas les permis de travail de ses dizaines d'employés palestiniens. Une contribution positive au débat démocratique sur la coexistence de citoyens mais aussi de travailleurs palestiniens et israéliens.


 

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