Oui, on dépiste mieux ces deux maladies qu'avant, ce qui gonfle les chiffres. Mais malgré cela, le nombre de cas de ces deux maladies sexuellement transmissibles est à la hausse en Belgique. Un simple dépistage peut pourtant vous épargner certaines complications, dont la stérilité.
Le nombre de personnes infectées par la syphilis et la Chlamydia a explosé ces dernières années en Belgique, selon des chiffres livrés par la ministre de la Santé, Maggie De Block. Entre 2003 et 2015, le nombre rapportés de diagnostics de syphilis a été multiplié par 8, passant de 239 cas en 2003 à 1.893 en 2015. La très grande majorité des malades sont des hommes, homosexuels pour la plupart. Selon la ministre, cette évolution est attribuable à un dépistage plus systématique des publics à risque, mais aussi à des changements de comportements sexuels. Sur la même période, le nombre de cas de Chlamydia rapportés a, lui, été multiplié par 4, passant de 1.518 cas à 5.968 entre 2003 et 2015. Même si cette augmentation peut ici aussi s'expliquer par une meilleure politique de détection, on constate toutefois que la maladie augmente plus vite que le nombre de tests réalisés. "Ceci pourrait indiquer une incidence réellement croissante causée par des comportements sexuels à risque et/ou que l'offre de tests est mieux axée sur le groupe cible", analyse la ministre dans une réponse à une question écrite du député Jean-Marc Nollet (Ecolo).
Se faire dépister et ne pas infecter d'autres personnes
"Il y a des idées parfois faussement rassurantes, comme "J'ai fait un dépistage du HIV et je suis négatif". Mais ça ne protège pas contre d'autres maladies. Il faut rappeler aux jeunes que ce n'est pas parce qu'on traite beaucoup moeux aujourd'hui le HIV qu'il n'y a pas d'autres maladies" sexuellement transmissibles, rappelle Bertrand Tombal, le chef du service urologie des cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles, au micro de Catarina Letor et Gaëtan Lillon dans le RTLinfo 13H. Le spécialiste rappelle lui aussi qu'il y a des catégories de personnes à risque: "Les partenaires multiples, les rapports entre hommes et certaines catégories de patients venant de pays étrangers". "Si on appartient à une de ces catégories à risque, il n'y a aucune honte à ça. Mais ne pas se protéger est quelque chose qui devient hautement discutable", estime-t-il.
Quels risques?
La syphilis, mieux connue dans le temps sous le nom de "vérole", peut avoir de graves conséquences sur la santé si elle n'est pas traitée, mais l'apparition d'ulcérations d'abord sur les parties génitales puis sur une plus grande partie du corps après plusieurs semaines pousse les malades à consulter un médecins et donc à se faire traiter.
La Chlamydia est plus difficile à dépister car elle ne provoque aucun symptôme dans plus de 50% des cas. Facile à traiter, elle peut entraîner des inflammations de la prostate et des testicules, ou d l'utérus et des trompes, et provoquer la stérilité. Elle touche principalement les adolescents et jeunes adultes.
L'unique moyen d'éviter ces deux maladies est le port du préservatif, ou le dépistage avec résultat négatif des deux partenaires sexuels.
Le VIH stable
Si ces deux infections sexuellement transmissibles progressent, l'épidémie de HIV reste, elle, stable chez nous, avec un peu plus de 1.000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année. Le SIDA affecte surtout deux populations: les homosexuels masculins et les personnes hétérosexuelles provenant principalement de pays d'Afrique sub-saharienne, selon la ministre.
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