Invité de la rédaction de Bel RTL ce mercredi matin, l’animateur Jacques Pradel a parlé de sa nouvelle émission radio « l’Heure du crime » et de ce qui l’intéresse dans ces histoires parfois sordides.
Jacques Pradel était l’invité de Bel RTL ce mercredi matin. Il a répondu aux questions de Brabara Mertens à propos de son émission radio "l’Heure du crime.
Barbara Mertens: La radio, Jacques Pradel, Bel RTL, c’est "l’Heure du crime" évidemment. C’est une émission particulière, mais on sent que, quelque part, vous avez de l’attachement pour ces brigands, pour ces bandits, pour ces criminels.
Jacques Pradel: Non, désolé de vous décevoir. (rire)
Barbara Mertens : Pour l’histoire alors ? Pour leur histoire ?
Jacques Pradel: Non, j’ai de l’attachement, de la compassion parfois et de l’intérêt pour les victimes, et pour les proches surtout puisque les victimes, malheureusement, par définition, elles ont vécu quelque chose de terrible. Moi ce qui me fascine, côté criminel, c’est comment quelqu’un d’ordinaire, parce qu’ils nous ressemblent beaucoup, sauf les grands psychopathes pervers, les tueurs en série, mais heureusement ils ne sont pas très nombreux, mais les autres, comment une personne ordinaire est amenée à basculer dans une histoire extraordinaire et ôter la vie à quelqu’un. Le mystère du passage à l’acte si vous voulez. Ça, ça me fascine. Et les criminels ne rendent pas les choses faciles parce qu’ils ne le disent jamais, ou très peu.
Barbara Mertens: Alors c’est une émission que vous racontez, qui s’écoute aussi comme une histoire, c’est volontaire évidemment ?
Jacques Pradel : Oui bien sûr, parce que moi j’assume totalement le côté polar de l’émission. Ce sont malheureusement des scénarios de la vraie vie, mais il y a cet aspect-là des choses. C’est pour ça que je fais souvent un récit, mais qui permet également en très peu de temps, en 4 ou 5 minutes, de bien expliquer aux gens ce qu’il se passe, de quoi on parle. Et après, c’est du décryptage, c’est-à-dire comprendre pourquoi les enquêteurs ont privilégié telle piste, comment ils sont éventuellement arrivés à la solution de l’affaire. Et puis donner la parole aussi aux avocats, parfois aux magistrats. Et ils acceptent tous. Et je trouve qu’avec le temps qui a passé, les affaires deviennent beaucoup plus limpides et on comprend mieux ce qu’il s’est passé à l’époque et on comprend mieux aussi pourquoi parfois on a fait des erreurs énormes.
Barbara Mertens: La vie des gens, quels qu’ils soient d’ailleurs, criminels ou victimes, c’est une belle matière pour raconter des histoires en radio ?
Jacques Pradel: Oui, moi ça me passionne, j’ai toujours eu une curiosité pour les gens. Quand je faisais « Perdu de vue », c’était ça aussi parce que mes interlocuteurs ne feraient qu’une émission de télé dans leur vie, finalement. Et c’est tout à fait passionnant je trouve, parce que les gens dits ‘ordinaires’, mais je me mets dans les gens ordinaires, ils passent à la télé quand ils ont fait un truc terrible : ils ont tué leur grand-mère ou alors ils ont gagné au Loto. Mais autrement, on a très peu d’occasions de donner la parole à ces gens. Et si on sait les écouter, et si on est respectueux, on obtient quelques fois des documents humains absolument formidables.
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