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Ismaël Saïdi dévoile la vraie raison pour laquelle il a renoncé: "J’ai été policier" à Bruxelles, "les menaces ne fonctionnent plus"

Ismaël Saïdi dévoile la vraie raison pour laquelle il a renoncé: "J’ai été policier" à Bruxelles, "les menaces ne fonctionnent plus"
 
 

L’auteur de la pièce "Djihad" devait réaliser des capsules vidéo dans le cadre de la lutte contre le radicalisme. Il a préféré renoncer, mais pas à cause des menaces qu'il a reçues ou des polémiques politiques, comme on a pu le lire dans les journaux. Il a donné ses raisons sur son compte Facebook, dans "un long, très long post explicatif". "Je vous dois une explication, à tous, amis, familles, journalistes qui avez essayé de me contacter", a-t-il écrit.

Mercredi, le journal Le Soir expliquait que la Région bruxelloise venait de débloquer un subside de 275.000 euros pour la réalisation de capsules vidéo qui avaient pour but d'expliciter plusieurs préceptes qui se trouvent (ou pas) dans le Coran. Le but était de lutter contre le radicalisme religieux et d'informer tant les jeunes musulmans que les non-musulmans sur cette religion, de façon ludique mais surtout scientifique. Le projet devait être coordonné par le réalisateur Ismaël Saïdi, et son contenu réalisé par les deux islamologues Rachid Benzine et Michael Privot. "Ce que nous proposons n'est pas un discours religieux. Nous voulons faire de l'histoire, de l'anthropologie, avec une méthode scientifique", expliquait hier ce dernier dans Le Soir.


Une déferlante de haine

Lors de sa présentation, Ismaël Saïdi a donné l'exemple du voile, rappelant que contrairement à ce que les prédicateurs extrémistes veulent faire croire aux musulmans, "porter le voile n'est pas une obligation inscrite dans le Coran". Mais dès le lendemain, l'auteur de la pièce "Djihad" annonçait qu'il se retirait du projet. Selon nos confrères, c'était sous la pression des nombreuses menaces reçues provenant de membres de la communauté musulmane, voire à cause de la division politique qui s'est greffée au débat.


Ce ne sont pas les menaces qui l'ont fait plier

Après quelques heures de silence, Ismaël Saïdi a tenu à raconter la vérité sur sa décision. Il n'a pas contacté la presse pour rectifier les informations parues et les suppositions. Il a livré le fond de sa pensée à tout le monde, sur sa page Facebook.

LIRE L’INTEGRALITE DU POST FACEBOOK D’ISMAEL SAIDI

Après avoir remercié les nombreuses personnes qui lui ont témoigné leur soutien, il explique n'en vouloir à personne pour cette polémique. Premièrement pas à ceux qui l'ont menacé ou insulté: "J’ai été policier et j’ai habité la ville dans laquelle je travaillais, dans laquelle j’arrêtais des gens donc les menaces ne fonctionnent plus depuis longtemps et ne me font rien", dit-il.


Les capsules verront le jour, mais sans lui

Après cette mise au point, il révèle la véritable raison pour laquelle il a "jeté l'éponge". Il s'est simplement rendu compte qu'il n'était pas à sa place à faire ce qui s'apparente à de la politique, mais que sa place était aux côtés de ses acteurs et devant les jeunes qui viennent voir sa pièce, pour répondre à leurs questions. Il poursuit ensuite en expliquant que sa religion, si elle est "peut-être enveloppée du mot Islam, d’une prière quotidienne et d’un jeûne annuel", est "plus proche des valeurs et (non)croyances" de toutes les personnes tolérantes qu'il a pu rencontrer avec sa pièce et dans la vie, que de celles de ceux qui lui ont souhaité la mort.

Enfin, il explique que le projet des capsules continuera sans lui, toujours porté par les deux islamologues. "Ce projet est là pour sauver une jeunesse en péril, casser les murs entre les citoyens et soulever la chape de culpabilité posée sur nos enfants (TOUS)" ... "Et moi, je retourne écrire des histoires…"



 

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