Reconnaissable à son manteau rouge vif, la célèbre actrice Jane Fonda a été arrêtée pour la quatrième fois en un mois vendredi à Washington, après une nouvelle manifestation pour protester contre l'immobilisme des responsables politiques face aux dangers du changement climatique.
"Cette fois je vais peut-être passer la nuit en prison mais ça me va", assure l'actrice et militante aux nombreux journalistes venus voir la police lui enfiler des menottes en plastique blanc. "Une nuit, c'est de la gnognote", plaisante-t-elle, rappelant que ce n'est pas sa première arrestation Avec une trentaine de militants ainsi que les actrices Rosanna Arquette et Catherine Keener en invités vedettes, elle s'est assise en chantant dans le lobby d'un bâtiment administratif du Congrès où le droit de manifester est interdit, attendant que les agents, désormais habitués, interviennent et l'amènent au poste de police.
Icône du cinéma devenue depuis les années 1970 une militante pacifiste et féministe, elle s'est engagée à bientôt 82 ans dans le mouvement de désobéissance civile inspirée par la jeune Suédoise Greta Thunberg. "J'ai été inspirée par Greta Thunberg et les jeunes étudiants grévistes du monde entier", explique-t-elle, revendiquant le "privilège" donné par sa notoriété pour rappeler "que nous faisons face à une crise qui pourrait déterminer si nos enfants et nos petits-enfants auront un avenir".
Elle soutient le "Green New Deal
Et il est urgent d'agir, assure celle qui est allée jusqu'au Vietnam en 1972 pour manifester contre la guerre, un épisode qui lui a valu le surnom de "Hanoï Jane". "Il nous reste 11 ans pour faire demi-tour, il nous faudra être très courageux, très unis et très déterminés", explique la fille d'Henry Fonda, flanquée d'un chapeau kaki et de lunettes de soleil, faisant référence aux rapports scientifiques qui préconisent une forte baisse des émissions carbone avant 2030 pour éviter un réchauffement climatique catastrophique. Cette fois, elle soutient le "Green New Deal", un ambitieux programme de lutte contre le changement climatique porté par démocrates progressistes, comme la candidate à la Maison Blanche Elizabeth Warren.
Les républicains - dont le président Donald Trump - fustigent ce programme selon eux trop "radical". "Ce qui est radical c'est de ne rien faire", répond-elle, assurant ne soutenir publiquement aucun des nombreux prétendants démocrates à la présidentielle de 2020 même si certains d'entre eux "ont le niveau de courage nécessaire". Et à ceux qui l'accusent d'être une "socialiste", elle lance que "les contribuables paient 16 milliards de dollars chaque année pour subventionner l'industrie fossile, c'est ça le socialisme".
Jane Fonda doit être jugée samedi pour trouble à l'ordre public, un délit mineur qui pourrait toutefois lui valoir des jours de prison en raison de multiples récidives. Mais l'actrice militante a promis de revenir vendredi prochain avec les fondateurs de la marque de crèmes glacées Ben &Jerry's - qui "apporteront des glaces", précise-t-elle - et annoncé la participation des acteurs Diane Lane et Mark Ruffalo. Déterminée, elle se dit prête à se faire arrêter "encore et encore"... en tout cas jusqu'à la mi-janvier. Car après ça, elle est attendue à Hollywood pour préparer la prochaine saison de sa série TV "Grace and Frankie".
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