Vendredi 13 décembre, Michel Sardou était invité sur le plateau de "C à vous". Le chanteur français est revenu sur ses prises de position sur la peine de mort qui ont marqué les esprits dans les années 70...
En 1976, l'artiste avait sorti la chanson "Je suis pour" alors que la polémique autour de cette question faisait rage dans l'Hegaxone à cette époque-là. La peine de mort a été abolie en France en 1981, soit cinq ans plus tard. "Tu as tué l'enfant d'un amour. Je veux ta mort. Je suis pour", chantait-il. Ce titre est sorti au moment de l'affaire Patrick Henry, un criminel français qui avait enlevé et tué Philippe Bertrand, un enfant âgé de sept ans.
"J'avais commis une erreur"
Des années plus tard, il a parlé de ce titre qui a fait couler beaucoup d'encre. "J'ai commis une erreur, c'est le titre... En fait c'était la loi du talion. Je n'étais pas du tout au courant de l'affaire Patrick Henry quand j'ai écrit la chanson", a avoué Sardou avant de parler d'une affaire beaucoup plus personnelle.
"La peine de mort qu'on l'ait abolie tout à fait, mais qu'on libère un mec après 10 ans ou 15 ans et que la fille qui a été violée, qui a eu une agression... Et je sais de quoi je parle puisque ma fille a eu droit à ça. Et la justice a bien fait les choses. Quand j'entends les gens qui disent que la justice ne fait pas son travail, là, elle l'a fait", a confié l'homme de 72 ans.
"Un couteau sous la gorge"
L'artiste a parlé du traumatisme de sa fille après son enlèvement et son viol en 1999. Le 24 décembre, Cynthia, journaliste de 26 ans, avait été agressée et enlevée par trois hommes en sortant des bureaux de Canal+ où elle travaillait avant d'être violée. "J’ai senti des bras qui m’agrippaient dans le noir. Quelques instants plus tard, des hommes m’emportaient en voiture, un capuchon sur la tête, un couteau sous la gorge", avait confié la fille du chanteur en février 2019 lors d'une conférence dans le Calvados, relatée dans le Parisien.
Cette dernière avait également raconté son agression dans son livre "Appelez-moi Li Lou". La femme qui vit désormais au Canada a évoqué l'importance du soutien de son père durant son processus de reconstruction. "Un soir, il m’a regardée tout au fond des yeux et il m’a dit : "Tu vas t’en sortir". Je me suis beaucoup accrochée à ce moment. C’est le plus important de tout: l’optimisme… C’est comme un muscle qui se travaille chaque jour, parce que chaque jour doit être vécu comme une seconde chance. En vérité, ce que je suis venue vous dire est donc très simple: le drame que j’ai vécu peut vous arriver à tous. Mais la façon dont je m’en suis sortie est aussi offerte à tous. Et aujourd’hui, je peux dire, qu’enfin, je n’ai plus peur", a détaillé Cynthia Sardou.
"Elle ne s'en est jamais remise"
Michel Sardou a expliqué sur le plateau de "C à Vous" que sa fille ne s'en est jamais remise. "Elle a plus de 40 ans aujourd'hui et elle est toujours cette jeune fille traumatisée par un kidnapping et un viol et d'un seul coup, on voit les mecs qui sortent trois ans après. Alors moi je ne le ferais pas moi-même. Je n'irais pas chercher un flingue pour abattre un mec, là (dans les paroles de sa chanson) j'exagérais un peu j'étais chaud bouillant. Je suis un peu déçu de ça. Je trouve quand même qu'il y a des limites et des choses qui sont choquantes", a précisé le chanteur.
"Mais je ne veux plus revenir là-dessus, je ne veux pas créer de polémique, c'est la loi appliquons là et c'est terminé et voilà", a ajouté l'interprète de "Je vais t'aimer".
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