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Si Philippe Gilbert dispute ce mardi sa dernière course en Belgique lors de Binche-Chimay-Binche, il arrêtera définitivement le vélo le samedi 15 octobre à Valkenburg aux Pays-Bas où il est devenu champion du monde en 2012. Une retraite qu’il a préparée depuis plusieurs années. Quel regard porte-t-il sur sa carrière et comment envisage-t-il sa nouvelle vie ?
Installés sur le Rocher de Monaco depuis 2008, Philippe Gilbert et sa famille profitent des nombreux avantages liés à la Principauté. Monaco et ses contrastes: pouvoir entre les strass et paillettes garder un certain anonymat. "Il y a 2000 habitants à peine donc c'est un tout petit village", explique le coureur dans un bus monégasque. "On se connaît et c'est assez sympathique comme ambiance."
Son après-carrière, il y songe depuis longtemps. En 2014, il a en effet ouvert un commerce dédié au cyclisme. Au milieu des vélos, on retrouve certains maillots comme celui de son titre mondial en 2012. "Beaucoup de gens se prennent en photo devant", sourit le champion. "C'est bien que ça soit accessible au public." Son magasin, c'est aussi un lieu de rencontre pour passionnés. "J'ai beaucoup de collègues qui viennent faire entretenir et réparer leurs vélos", indique-t-il.
"Une poignée de gens sur qui on peut compter"
Son autre fierté, c'est d'avoir transmis à ses deux fils la passion du vélo. Mais pas question de les pousser à devenir professionnels. Philippe connaît le prix des sacrifices pour avoir écrit certaines des plus belles pages de l’histoire du cyclisme belge. Son principal objectif aujourd’hui est de profiter de ses enfants. "La vraie équipe, c'est la famille", explique le papa. "A la fin de carrière, il nous reste finalement peu d'amis. Ça va et ça vient selon le succès. Mais on a toujours une poignée de gens sur qui on peut compter. Des piliers."
Après 20 ans passés au sein du peloton professionnel, la dernière ligne d’arrivée est toute proche. "Les voyages usent beaucoup", confie-t-il. "Le stress, la fatigue,... On roule sous tous les climats durant l'année."
Une retraite avec sa femme
Cette retraite sportive, il la prépare depuis 5 ans en compagnie de son épouse Bettina. 80 victoires à son palmarès, une carrière riche en émotion. Le résultat d’un investissement hors norme pour Philippe mais aussi pour ses proches. "C'est quand même un sport dangereux", explique Betinna Gilbert, l'épouse de Philippe. "Surtout ces derniers temps où on a eu l'impression qu'il y a eu beaucoup d'incidents. On y pense tout le temps quand on est femme de cycliste."
Pour Philippe, il y a eu un véritable changement de génération. Avec des différences. "Il y a moins de respect", indique le coureur. "Ils font n'importe quoi dans le final des courses. Il y a énormément de chutes massives à cause de ça. Le problème, c'est que c'est très rarement puni."
"Il y aura de l'émotion"
Le 15 octobre au soir, Philippe ne sera plus coureur professionnel. "C'est la fin d'une histoire mais je continuerai à rester actif", dit-il. "Je continuerai à travailler et à faire du vélo."
La seule inconnue le jour de ses adieux à la compétition, ça sera son émotion une fois la ligne d’arrivée franchie. "Je ne sais pas s'il y aura des surprises", sourit-il. "Mais je sais qu'avec ce que j'ai préparé, ça sera un beau moment. Il y aura certainement de l'émotion, oui."