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Après huit mois en prison, Boris Becker libéré et de retour en Allemagne

Après huit mois en prison au Royaume-Uni pour des infractions financières, l'ex-N.1 mondial de tennis à la retraite mouvementée Boris Becker a retrouvé la liberté jeudi et immédiatement pris le chemin du retour en Allemagne.

"Notre client Boris Becker a été libéré de sa détention en Angleterre et a quitté le pays aujourd'hui (jeudi) pour l'Allemagne", a annoncé l'avocat de la légende allemande du tennis.

Becker, 55 ans, "a purgé sa peine et ne fait l'objet d'aucune restriction pénale en Allemagne", a précisé Christian-Oliver Moser, rejetant par avance, "pour des raisons de protection de la vie privée", toute question sur "son lieu de séjour".

L'ancien champion serait arrivé à Munich jeudi en milieu d'après-midi à bord d'un avion Cessna de la compagnie de jets privés "Air Hamburg", selon l'hebdomadaire Der Spiegel.

L'avion aurait été affrété, selon des médias britanniques, par une société audiovisuelle, dont le nom n'a pas été rendu public, qui aurait payé une somme généreuse pour qu'il raconte son histoire.

La plateforme Apple TV doit diffuser prochainement un documentaire dans lequel l'ancien champion se confie mais des interviews, accordées à d'autres médias, pourraient être en préparation.

- "Meilleur cadeau de Noël" -

Avant même l'officialisation du départ de "Boum Boum Becker" de Grande-Bretagne, sa mère, Elvira Becker, 87 ans, avait qualifié son retour attendu au pays de "meilleur cadeau de Noël", avait rapporté mardi le tabloïd The Sun.

Le sextuple vainqueur de tournois du Grand Chelem, qui vivait au Royaume-Uni depuis 2012, avait été reconnu coupable en avril d'avoir dissimulé ou transféré illicitement des centaines de milliers d'euros et de livres sterling pour ne pas régler ses dettes après avoir été déclaré en faillite.

Il avait été condamné à deux ans et demi de prison par un tribunal londonien mais n'a purgé que huit mois.

Selon Press Association, Boris Becker a été libéré jeudi matin de la prison d'Huntercombe, à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Londres, car il était éligible à une expulsion en tant qu'étranger condamné à une peine de plus de 12 mois de prison.

À l'époque de sa banqueroute en 2017, suivant une série de mauvaises affaires, les dettes de l'ex-superstar du tennis, plus jeune vainqueur de Wimbledon à 17 ans, étaient estimées jusqu'à 50 millions de livres sterling (59 millions d'euros).

Cette affaire n'est pas la première pour Boris Becker, à la retraite sportive agitée, qui avait habité à Monaco et en Suisse avant de s'installer en Angleterre.

Il a déjà eu des déboires judiciaires pour des dettes impayées avec la justice espagnole, concernant des travaux dans sa villa de Majorque, et avec la justice suisse pour ne pas avoir payé le pasteur qui l'avait marié en 2009.

- Trophées vendus -

En 2002, la justice allemande l'avait condamné à deux ans de prison avec sursis ainsi qu'à 500.000 euros d'amende pour quelque 1,7 million d'euros d'arriérés d'impôts.

Cette fois, il lui était notamment reproché d'avoir transféré des centaines de milliers de livres sterling d'un compte professionnel sur d'autres comptes, notamment de ses ex-épouses, de ne pas avoir déclaré une propriété en Allemagne et d'avoir caché un emprunt de 825.000 euros et des parts dans une société.

Boris Becker, qui contestait l'intégralité des charges, avait en revanche été acquitté de certains autres chefs d'accusation, y compris ceux qui concernaient la disparition de ses trophées.

Il avait assuré à l'audience qu'il ignorait où ceux-ci se trouvaient.

Parmi les neuf distinctions sur lesquelles les créanciers auraient aimé mettre la main figurent deux de ses trois coupes remportées à Wimbledon, deux trophées de l'Open d'Australie et sa médaille d'or du double aux JO de 1992.

L'ex-star a indiqué lors du procès qui s'est tenu du 21 mars au 8 avril avoir encore en sa possession "beaucoup" de récompenses et de souvenirs amassés en 15 ans sur le circuit, mais certains ont disparu.

Il avait déjà vendu aux enchères une partie de ses récompenses pour 700.000 livres (840.000 euros) afin d'éponger une partie de ses dettes.

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