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Tour de France: un week-end à l'épreuve des Pyrénées

Après une arrivée chaotique à Pau, les Pyrénées et ses terribles cols s'annoncent comme le premier grand juge de paix du Tour de France, avec deux étapes susceptibles de faire des ravages ce week-end.

Cette 111e édition a déjà donné lieu à de sacrées batailles au général depuis le départ d'Italie avec pas moins de six attaques du maillot jaune Tadej Pogacar, les coups de panache de son dauphin Remco Evenepoel (à 1:06), la renaissance de Jonas Vingegaard (troisième à 1:14).

Sans compter les chutes: celle de Primoz Roglic jeudi, éternel maudit, contraint à l'abandon le lendemain, ou celle de plusieurs coureurs à Pau vendredi, dans le final d'une étape menée à un train d'enfer.

L'intensité devrait encore monter d'un cran ce week-end où on attend à la fois une grande baston entre favoris et une clarification sur leur véritable degré de forme avant une troisième semaine encore plus dure avec un final dans les Alpes démentiel.

Pogacar a-t-il déjà grillé ses cartouches ou pourra-t-il en remettre une couche ? Vingegaard va-t-il continuer à monter en puissance ou au contraire finir par payer son manque de préparation ? Evenepoel va-t-il réussir à gérer deux étapes consécutives en haute montagne ou connaîtra-t-il un jour sans ?

Autant de questions qui seront au cœur lors des deux premières arrivées au sommet de cette édition 2024.

Samedi, après 70 kilomètres de mise en jambes au départ de Pau, le peloton va affronter trois ascensions consécutives lors des 80 km restants: le vénérable Tourmalet, Hourquette d'Ancizan et le Pla d'Adet, pour les 50 ans de la victoire de Raymond Poulidor qui a désormais sa statue au sommet à Saint-Lary.

La fin d'étape aurait pu être encore plus dure si, au lieu de tourner à gauche à la sortie du village de Soulan, le peloton prenait à droite pour monter au col du Portet où Pogacar garde d'excellents souvenirs après s'y être imposé en 2021, l'année de sa dernière victoire.

- "Une sale journée" -

Mais la montée, classée hors catégorie, jusqu'au Pla d'Adet reste effrayante (10,6 km à 7,9% de moyenne) et promet "une grosse explication entre premiers du général", selon Thierry Gouvenou, l'architecte du parcours. "Les premiers kilomètres sont à 10%, il y a vraiment moyen de craquer là-dedans", avertit-il.

Rebelote dimanche avec peut-être une configuration différente puisque l'étape, beaucoup plus longue (197 km), comporte cinq ascensions (quatre de première catégorie et un hors catégorie pour finir au plateau de Beille !), dont la difficile montée de Peyresourde d'entrée.

De quoi favoriser une échappée en ce 14 juillet où les Français voudront tout particulièrement briller, à commencer par les grimpeurs Romain Bardet, David Gaudu, Lenny Martinez et Guillaume Martin.

"Ça va dynamiter dès le départ et je pense qu'une échappée va prendre du champ. Mais elle sera réservée aux bons grimpeurs car l'étape fait 4.800 m de dénivelé. C'est très dur", souligne Gouvenou.

Tellement dur que les favoris ne seront pas à l'abri d'une défaillance. "C'est le genre d'étape où un leader peut être en difficulté avec son équipe très tôt et vivre une sale journée, souligne Gouvenou. Le plateau de Beille au bout de presque 200 bornes, c'est costaud. On devrait voir deux courses, l'une pour l'échappée et derrière une grosse bagarre pour le général, d'autant plus que le lendemain c'est une journée de repos et en général les coureurs se lâchent pas mal dans ce cas."

"Cette succession de cols convient très bien à Vingegaard", estime le Luxembourgeois Andy Schleck, vainqueur du Tour en 2010, qui fait du Danois son favori pour gagner un troisième sacre consécutif.

Et si jamais les principaux favoris se neutralisent, il reste les Alpes pour les départager lors de "la troisième semaine la plus dure de l'histoire du Tour", selon Schleck.

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