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Anderlecht se déplace ce dimanche à Seraing (16h). Une rencontre déjà cruciale pour le Sporting, qui reste sur trois matchs sans victoire et s'enfonce un peu plus au classement. 12ème, à seulement 5 points du premier relégable, Anderlecht doit donc réagir et réussir à se rassurer, tant dans le jeu que d'un point de vue mathématique.
Un club en crise, ce qui inquiète grandement David Steegen. L'ancien porte-parole d'Anderlecht a répondu aux questions de Sarah Saadi-Garcia sur l'état de son ancien club, qu'il supporte depuis une cinquantaine d'années. Ce dernier ne s'est pas caché, livrant une analyse sans pitié sur son ancien employeur.
"On ne peut pas être heureux quand on est supporter d’Anderlecht", lance-t-il d'emblée. "C’est impossible. On peut vivre avec une ou plusieurs saisons décevantes, mais maintenant, on a vraiment l’impression qu’il y a très peu d’espoir. Je me rappelle, quand je travaillais à Anderlecht, qu’il y avait des crises, des moments difficiles, des triomphes. Mais quand ça allait mal, on savait que ça allait s’améliorer, il y avait toujours des lueurs d’espoir. Mais là, c’est le déséquilibre total du club. On doit s’appuyer sur des jeunes qui ne sont pas encore prêts parce que les transferts sont ratés, c’est aussi simple que ça. C’est beaucoup d’argent gaspillé pour un résultat très faible", regrette le Bruxellois.
Ce dernier a ensuite ciblé frontalement la nouvelle direction, leur imputant une responsabilité importante dans la descente aux enfers actuelle, notamment en refusant de conserver ce qui faisait l'identité des Mauves. "Le pire, c’est qu’on a détruit l’ADN du club. On l’a vraiment détruit. Je prends comme exemple Bruges, qui a eu des années difficiles qui n’ont jamais, au niveau sportif, été moins bien classées que la 3ème place. Avec la direction de Bruges, on a fait l’inverse de ce qu’a fait Anderlecht : on a cultivé l’ADN du club, on a développé l’esprit combatif, l’âme brugeoise", analyse David Steegen, avant de critiquer la direction bruxelloise. "Chez nous, j’entends les dirigeants dire qu’on doit changer la culture, qu’il y aura encore des années difficiles, que l’ambition ce sont les play-offs 2… C’est intolérable pour un club comme Anderlecht. On est un club national, on a des fans partout, on est le Real Madrid de Belgique. Mais il n’y a une chose qu’on ne fait jamais : c’est toucher à l’ADN du club", s'exclame-t-il ensuite.
Il demande donc une prise de conscience urgente et un changement de cap, sans quoi une catastrophe est possible. "Il y a plus de points qui nous écarte des play-offs 2 que d’une relégation… Si on ne comprend pas que la situation est très grave, je ne sais pas si on le comprendra quand on jouera en D2. C’est le club de la capitale ! Ce serait… Je ne nous vois pas jouer contre Deinze, c’est vraiment intolérable", glisse-t-il.
Et visiblement, il n'y croit pas vraiment. "Je n’ai pas beaucoup d’espoir, la situation financière est très mauvaise et pas uniquement à cause du passé. On a gaspillé beaucoup d’argent dans des transferts qui n’ont pas eu de rendement. La prochaine étape, c’est de vendre les meilleurs, c’est-à-dire ceux qui ont été formés à Neerpede. Il faudra remplacer des jeunes qui ne peuvent pas coûter trop cher. Je suis assez pessimiste", avance-t-il, prenant l'exemple de la vente d'Ait El Hadj à Genk contre seulement 2 millions d'euros.
Reste à rassurer les supporters sur le terrain.