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"L'impermanence", le dernier album studio d'Alain Chamfort marque-t-il la fin de la carrière du chanteur ? L'artiste est venu se confier sur son parcours.
Certaines personnes ont déduit que "L'impermanence" était votre dernier album studio et marquait également la fin de votre carrière. Est-ce que c'est vrai ?
C'est mon dernier album qui comporte onze titres. J'ai l'impression que l'époque n'est plus réellement à ce genre de propositions, qu'on va un peu glaner les chansons qu'on aime sur les plateformes de streaming, et cetera.
Donc c'est la fin d'un format, et non pas la fin de votre carrière musicale ?
Alors peut-être que je l'envisage un peu trop tôt par rapport à la réalité. Mais en tout cas, j'avais envie de profiter de cette espèce d'évolution pour le considérer comme mon dernier album et de le concevoir comme un dernier album qui clôt un chapitre.
Dans votre dernier single qui s'appelle "La Grâce", vous avez rassemblé une pluie de célébrités dans le clip comme Alain Souchon, Laurent Voulzy, Bertrand Belin, Juliette Armanet, Francis Cabrel, Véronique Sanson, Jean-Louis Aubert, Etienne Daho, Julien Clerc et Salvatore Adamo. Pourquoi avoir rassemblé ces stars de la chanson française ?
L'idée était d'illustrer la problématique que nous traversons tous et qu'on a appelle : "la grâce". Quand on écrit des chansons ou quand on crée une œuvre, on se pose la question de si elle va résonner chez les autres. Donc, on a essayé de demander à des gens s'ils accepteraient de bien vouloir prêter leur présence dans ce clip pour l'illustrer.
Et comment vous les avez sélectionnés ? Est-ce que sont des chanteurs qui se sont touchés par la grâce ?
Au départ, je voulais des gens qui m'ont vraiment influencé, mais il n'en reste plus beaucoup malheureusement. Alors après, j'ai changé de génération, j'ai toujours été vers des gens qui créent et des gens qui, si j'avais été de leur âge, ils m'auraient influencé.
L'impermanence, c'est le titre de l'album. Qu'est-ce que ça veut dire ?
L'impermanence, c'est une situation dans laquelle on se trouve tous et qu'on n'est pas forcément conscient et qui nous ferme si on n'en a pas conscience. On est amené à quelquefois faire des erreurs, à penser que les choses nous sont dues, qu'elles nous appartiennent, alors que c'est justement tout l'inverse dont il faut se convaincre, c'est-à-dire que tout est en mouvement, tout est en transformation. Si on accepte cette idée-là, on peut traverser les moments un peu compliqué de nos vies en sachant qu'il sera remplacé par un autre.
Cet album, vous l'avez évoqué, il ressemble un peu à un bilan. D'ailleurs, vous dites ne vouloir retenir que les jolies choses.
Il y a aussi des choses plus difficiles auxquelles je n'ai pas échappé. Mais je pense que quand on a pu avoir une vie comme j'ai eu, à savoir de faire un métier qui nous plaît, de continuer à pouvoir faire cette musique, à exprimer ce que je ressentais et pouvoir en vivre, c'est une chance inouïe et j'ai une grande gratitude par rapport à tout ça.
Vous parlez des moments difficiles. On sait que vous avez dû traverser un cancer des os, comment est-ce que vous allez aujourd'hui ?
C'est une vieille histoire. C'était un moment que j'ai vécu comme une expérience, je ne savais pas où ça allait mener, mais j'ai fait ce qu'il fallait pour l'accepter, l'accompagner et le combattre.
Je n'ai pas voulu l'exposer parce que je ne fais pas partie des gens qui pensent que ça peut aider les autres et c'est peut-être un tort. Mais je pense qu'on est toujours face à soi-même et on est seul dans ces moments-là et il faut trouver la force en soi.
Vous dites que c'est quelque chose qu'on doit traverser seul ?
Évidemment, l'entourage est là. Mais, je n'avais pas envie de m'appuyer sur la compassion des autres et de les entraîner dans ça.
Revenons un tout petit peu sur votre carrière. On sait que vous avez été musicien pour Jacques Dutronc, lancé par Claude François et que Serge Gainsbourg a écrit beaucoup de vos chansons. Vous avez aussi eu une période belge avec Marc Moulin et Jacques Duvall. Ils vous ont fait découvrir la Belgique ?
Entre autres. Je venais souvent en Belgique avec Claude François parce qu'une grande partie du public de Claude François était en Belgique qui est très importante et beaucoup de ses fans m'ont accueilli les bras ouverts.
C'est toujours le cas aujourd'hui ?
Je viens moins souvent que dans les années 70, où je venais vraiment plusieurs fois par mois, accompagné par Gérard Louvin et je faisais souvent les premières parties de Claude François.