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En cette période de coronavirus en Belgique, confinement ne rimait pas avec déménagement. Les professionnels du secteur ont dû arrêter le travail et les visites de biens immobiliers ont été interdites. Les logements sociaux, eux aussi, ont été logés à la même enseigne dès le 14 mars. Les états des lieux de sortie ou d'entrée ne pouvant avoir lieu, ceux qui devaient normalement intégrer leur nouveau logement social pendant le confinement ont donc dû patienter.
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Les sociétés de logements sociaux étaient en confinement
C'est l'histoire qui est arrivée à Nini (surnom d'emprunt) à Mons. "Je devais avoir mon logement social début avril, mais malheureusement pour moi, celui qui était dans la maison n'a pas pu avoir son état des lieux de sortie."
"Jusqu'au 4 mai, les sociétés de logements sociaux étaient en confinement", confirme Daniel Polain, le porte-parole de la Société Wallonne du Logement. "On n'échangeait plus que par voie électronique ou téléphonique, toutes les sorties étaient suspendues et les entrées reportées."
Obligé d'enfreindre les règles en se faisant héberger
Cette situation a contraint Nini à enfreindre les règles du confinement. Il habitait dans un kot à Mons, mais "j'avais remis mon renom et le propriétaire avait déjà quelqu'un" pour y rentrer. "Depuis, j'habite à droite ou à gauche, dans la famille ou chez des amis", déplore-t-il.
Une situation stressante car au-delà du coronavirus et des contacts avec d'autres personnes, il risquait la radiation puisqu'il était toujours domicilié là il où n'habitait plus. Cela pouvait entraîner des problèmes avec les organismes de paiement du chômage.
On ne pouvait rien faire
Une situation que déplore John Joos, le président de la société de logements public de Mons "Toit & Moi", tout en insistant sur le fait qu'ils ne pouvaient pas intervenir. "On ne pouvait rien faire. On s'est complètement conformés aux règles : il nous était strictement interdit de travailler au contact des gens. Les employés ont été mis en télétravail, donc l'administratif a suivi son cours. Mais les ouvriers ont été mis en chômage temporaire, sauf certains qui, sur base volontaire, assuraient les réparations d'urgence comme les fuites de gaz, d'eau ou des pannes d'électricité. Ce sont ces personnes-là qui font les états des lieux, mais ce n'était pas considéré comme urgent, puisque théoriquement, tout déménagement était impossible durant cette période", détaille-t-il.
Nini aurait pu rester dans son ancien logement, mais ...
Un arrêté de pouvoirs spéciaux du Gouvernement wallon du 18 mars avait suspendu toute expulsion administrative et judiciaire. Cela impliquait que Nini aurait pu rester dans son kot jusqu'à ce qu'il puisse prendre possession de sa maison sociale. Mais "j'ai préféré partir que de rester là car c'était quasi insalubre. Rien n'allait", explique-t-il.
Voilà pourquoi la famille et les amis lui sont venus en aide, ce que John Joos salue. "Pendant le confinement strict, c'est la solidarité entre les citoyens qui a primé pour résoudre des problèmes" exceptionnels que les pouvoirs publics ne pouvaient gérer eux-mêmes.
Les sociétés de logements sociaux ont repris le travail : Nini va pouvoir emménager
Désormais, tout va rentrer dans l'ordre pour Nini. Depuis le 4 mai, les sociétés de logements publics peuvent reprendre le travail. Chez Toit & Moi, tout est allé très vite. État des lieux de sortie, remise à jour du logement par équipes limitées en respectant les règles de distanciation sociale, tout a été directement mis en route. Ils ont alors recontacté directement Nini qui a signé son bail et qui pourra rentrer dans son nouveau domicile très prochainement.
Le président de la société est ravi du travail accompli pendant cette période difficile : "Je peux tirer ma casquette aux équipes de Toit & Moi. Ils font preuve d'un sang froid et d'un professionnalisme durant cette période que je n'avais jamais vue, même dans le privé."
Nini va enfin pouvoir commencer sa nouvelle vie. Après avoir "tout perdu", de son travail à sa compagne, il va repartir sur de nouvelles bases dans un logement bien plus adapté à ses besoins et ceux de ses deux enfants qu'il va pouvoir revoir. Ses meubles, commandés avant le confinement, n'attendent plus que d'être livrés. Et il n'oubliera pas ceux qui lui ont tendu la main ces deux derniers mois. "Des gens ainsi, je ne leur tournerai jamais le dos. C'est à moi d'être là pour eux maintenant."