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Dans quelques heures, nous connaîtrons le nom du prochain président. Ce résultat fait craindre des manifestations à travers tout le pays. À l'approche du verdict, Régine Torrent, historienne, spécialiste des Etats Unis et auteure de plusieurs livres sur les Etats Unis, était l'invitée du RTL INFO 19h. Elle a répondu aux questions de Caroline Fontenoy.
- Donald Trump a déjà fait couler beaucoup d'encre. Il y a 4 ans, personne ne l'a vu venir. Pourquoi aujourd'hui a-t-il des chances d'obtenir un second mandat?
- Pour beaucoup de personnes aux Etats-Unis, il est l'homme fort, invincible. C'est une allure qu'il veut se donner. Regardez-le, on a l'impression qu' il va jouer un match dans les secondes qui suivent. Il n'est peut-être pas en aussi bonne santé qu'il veut le montrer. Il a eu quelques faiblesses récemment.
Il a réussi à maintenir l'économie mais il faut quand même se rappeler que lorsqu'il a pris les le pouvoir, lorsqu'il a accédé à la présidence des Etats-Unis en 2016, l'économie se portait déjà beaucoup mieux que 8 ans auparavant. Lorsque Barack Obama était arrivé, il y avait un chômage monstrueux au début de sa présidence. Ce chômage a augmenté dans les 2 années qui ont suivi avant de régresser ensuite. Il a pris une économie qui était déjà en devenir et en pleine ascension. Il a continué et l'a maintenue jusqu'au Covid. Maintenant, on ne peut plus dire que l'économie des États-Unis et le niveau de vie est prospère. Il y a des millions de gens qui ont perdu leur emploi, qui ne peuvent pas payer leur maison donc là il n'est plus en position de force.
Mais les Américains ne se rendent compte. Dans dans les "Swing states" par exemple, ils ne voient pas au-delà de leur État parce que les frontières poreuses sont les frontières de l'Etat. Ils ne voient pas ce qui se passe partout aux États-Unis, ce qui se passe dans le monde. Ça ne les intéresse pas. La situation américaine les intéresse dans leur État. Et dans la mesure où dans leur État, le pouvoir d'achat a été maintenu, ils vont voter de nouveau pour Trump.
- C'est la première fois qu'on a un président qui annonce aussi franchement la couleur 'Si je perds je vais contester les résultats'. Ses plus fervents supporters sont prêts à prendre les armes. Comment voyez-vous l'après-scrutin?
- Il risque une guerre civile s'il met en application ce qu'il a prévu, c'est-à-dire d'appeler les 'Proud boys'. Il appelle à l'insurrection, à prendre les armes. Les ventes d'armes sont en expansion, c'est dramatique. Il a décidé de refuser le vote, surtout le vote par correspondance. Mais il ne pourra pas refuser le vote qui a été réalisé dans les bureaux de vote.