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Membre des jeunes socialistes issu d'un quartier populaire d'Evreux, Alexandre Benalla intègre en 2010 le service d'ordre du PS après avoir été portier d'un bar à Rouen. "Gentil", "sérieux" : les témoignages recueillis sur lui dans sa Normandie natale sont positifs. Au lycée Augustin-Fresnel de Bernay (Eure), qu'il a quitté en 2009, on se souvient d'un "gamin gentil, poli et reconnaissant", rugbyman "attachant" et "pas bien costaud".
Un élu socialiste de l'Eure qui l'a connu à l'époque évoque "un jeune homme gentil, serviable, pondéré et calme. Quelqu'un qui voulait s'en sortir."
"Je m'en suis séparé au bout d'une semaine"
"C'était quelqu'un de calme et posé", se souvient aussi Eric Plumer, chef du service d'ordre du PS en 2010 et son premier employeur en politique, qui dit avoir "formé" M. Benalla et n'avoir "rien à lui reprocher".
Alexandre Benalla est affecté à la sécurité de Martine Aubry lors des primaires du parti en 2011. "Il était très sérieux dans les missions que je lui demandais", se souvient M. Plumer. L'entourage de l'ancienne Première secrétaire du PS (2008-2012) évoque un homme "plutôt discret". Alexandre Benalla fait aussi partie du service d'ordre de François Hollande durant la campagne de 2012.
M. Benalla travaille ensuite pour Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif: "Je m'en suis séparé au bout d'une semaine après une faute professionnelle d'une première gravité: il avait provoqué un accident de voiture en ma présence et voulait prendre la fuite", a-t-il raconté au Monde, puis à l'AFP.
Au siège de campagne En marche, on le surnomme "Rambo"
Titulaire d'un master de droit, selon la presse locale, M. Benalla effectuera un passage à Casablanca dans une société de sécurité. Il intègre ensuite l'équipe de sécurité d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle.
Il devient "l'épaule" du candidat, son plus proche garde du corps. Plusieurs journalistes se sont plaints de son comportement "musclé" et au siège de campagne En marche, on le surnomme "Rambo".
Les Jeunes Communistes de Bobigny et Drancy ont affirmé dans un communiqué qu'un de leurs camarades "a été frappé après avoir été trainé à l'écart" par M. Benalla en marge d'un rassemblement à Bobigny, en 2016.
Le niveau de ses dépenses pousse Cédric O, alors trésorier et devenu conseiller d'Emmanuel Macron, à le rappeler à l'ordre sur "ce qui peut faire l'objet d'une note de frais ou pas" dans un mail interne publié dans les Macron Leaks. Dans d'autres mails issus des Macron Leaks, Alexandre Benalla a aussi été rappelé à l'ordre en mars 2017 par Cédric O alors qu'il souhaitait passer "commande d'armes pour le mouvement" (pistolets "gomme cogne", boucliers anti-émeute, etc).
M. Benalla s'était vu refuser une autorisation de port d'arme pendant la campagne par le cabinet du ministère de l'Intérieur. Il l'a obtenue ensuite via la préfecture de police de Paris.
Un des très proches garants de la sécurité du président
Celui dont le mariage devait être célébré le week-end dernier est lieutenant-colonel de la réserve opérationnelle de la gendarmerie nationale, un grade élevé qui n'est presque jamais atteint avant 40 ans, mais "conféré au titre de son niveau d'expertise", a justifié la gendarmerie.
"Il n'a pas été employé depuis 2015", a-t-elle précisé. Et "en 2017, il a été radié à sa demande de la réserve opérationnelle, et a été intégré comme spécialiste expert pour apporter un éclairage sur la fonction protection".
Après la victoire d'Emmanuel Macron, Alexandre Benalla est "chargé de mission" en matière de sécurité, en tant qu'adjoint au chef de cabinet du président, François-Xavier Lauch. Il est perçu comme un des très proches garants de la sécurité du président, qu'il accompagne souvent lors de divers déplacements, officiels ou privés.