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RTL INFO répond à vos nombreuses questions concernant l'épidémie de coronavirus, grâce à l’éclairage de spécialistes.
SESSION DE QUESTIONS DU 16 MARS
Yves van Laethem, spécialiste des maladies infectieuses au CHU Saint Pierre a répondu, en direct dans le RTL INFO BIENVENUE de ce lundi, aux nouvelles questions que vous nous avez posées via le bouton orange Alertez-nous.
Aurélie est ouvrière et nous écrit: "Je travaille avec 60 personnes alors que les cadres et les employés sont en télétravail. Est-ce normal ?" Que pouvez-vous lui répondre. Que peut-elle faire?"
Yves van Laethem, spécialiste des maladies infectieuses: "Au stade actuel, on ne peut pas arrêter l'entièreté de l'industrie. On peut appliquer ces fameuses mesures de base, c'est-à-dire se laver les mains - je suppose que ces personnes travaillent à un poste relativement fixe. Il ne faut pas se laver les mains toutes les heures si on a que sa machine devant soi et soi-même. Se les laver quelques fois, en arrivant, avant d'aller manger, après avoir mangé, avant de partir - Si quelqu'un est malade, un rhume ou autre, il ne vient pas travailler. C'est la meilleure solution. (…) Les personnes auront plus de risques en se déplaçant, en allant faire leurs courses ou autres, qu'en travaillant à distance l'un de l'autre. Un mètre et se laver les mains à de multiples reprises. (…) Un mètre/un mètre et demie est vraiment important. Même sans le savoir nous postillons un petit peu. Si on garde ces distances, on diminue fortement le risque de contamination."
Tiffany de Liège, elle est vendeuse et elle remarque que des jeunes se baladent et font les magasins. "Ne faut-il pas confiner tout le monde?"
Yves van Laethem, spécialiste des maladies infectieuses: "Confiner tout le monde est la mesure qui nous pend au nez si la situation ne s'améliore pas dans les semaines à venir. On espère vraiment que les mesures actuelles vont permettre d'éviter la quarantaine totale. Il faut être discipliné. Il ne faut pas se rassembler à 30 ou 40 dans un parc, faire du shopping pour le plaisir à une dizaine en essayant des robes,…Ca n'est pas une bonne idée."
Cindy est infirmière à domicile. Elle nous écrit: "Nous n’avons ni masques, ni gel, ni gants. Comment pouvons-nous travailler ?"
Yves van Laethem, spécialiste des maladies infectieuses: "Le masque sert soit à empêcher quelqu'un d'infecter d'autres personnes - on suppose que Cindy comme les autres infirmières n'ira pas travailler si elle a des symptômes ou des plaintes respiratoires – soit à éviter d'être contaminé par une personne qui est infectée, si on doit l'approcher de très près. Si cette infirmière soigne des patients diabétiques ou autres pour faire de injections, pour soigner des plaies, si la personne n'a pas de symptômes respiratoires, son risque est faible. Elle n'a pas forcément besoin en première intention d'un maque."
Dominique écrit "J’ai 59 ans et ne peux pas garder mes petits-enfants. Par contre, étant puéricultrice dans une crèche, je dois quand même aller travailler."
Yves van Laethem, spécialiste des maladies infectieuses: "On est un peu entre les deux. On est dans une situation où on peut continuer et où on peut arrêter. C'est assez difficile à dire dans ce cas-ci. Elle doit prendre des précautions d'hygiène par rapport à ses petits-enfants et par rapport aux enfants à la crèche. Mais c'est une situation entre les deux. Mais c'est une situation partagée, on est plus le grand parent âgé, on n'est plus la personne jeun. Le risque augmente nettement au-delà de la soixantaine, 65 ans. Ici, on se trouve sur le fil du rasoir."