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A quatre mois jour pour jour du couronnement du roi Charles III, le prince Harry est accusé vendredi de vouloir détruire la famille royale britannique après les révélations fracassantes dans ses mémoires qui semblent éloigner à jamais toute réconciliation au sein des Windsor.
La monarchie reste silencieuse face au flot de confidences et accusations stupéfiantes, parfois à la limite du sordide, qui ont fuité avant la redoutée publication du livre d'Harry.
"Le Suppléant", qui doit paraître le 10 janvier, a été par erreur mis en vente quelques heures jeudi en Espagne et son contenu va encore plus loin que ce qui était craint.
"Personne n'est épargné dans la mission brutale de Harry de démolir la famille", titre le tabloïd The Daily Mirror.
The Sun accuse le prince exilé en Californie d'avoir "jeté sa propre famille sous un bus pour des millions de dollars". Le Daily Mail étrille Harry qui a choisi de "cracher autant de poison que possible".
Les médias rivalisent pour publier les extraits les plus choquants du livre de plus de 500 pages. Le plus destructeur concerne sans doute son frère William, l'héritier du trône et de la fonction de chef d'Etat de 15 pays dans le monde, qu'Harry qualifie d'"ennemi juré".
Le duc de Sussex accuse William de l'avoir jeté au sol et arraché son collier lors d'une dispute en 2019 concernant Meghan, qu'Harry avait épousée l'année précédente.
Il évoque également cette violente dispute dans un entretien qui sera diffusé dimanche soir sur la télévision ITV, dans lequel il assure que William, furieux, voulait qu'il le frappe à son tour. William aurait ensuite présenté ses excuses.
Pour l'expert de la famille royale Richard Fitzwilliams, "le pire" dans le livre est bien "la manière dont William est dépeint". "Quelqu'un qui a trahi sa confiance. (...) Quelqu'un qui l'a réellement agressé. Ce n'est pas un portrait très flatteur pour un futur roi".
- Riposte -
Dans ses mémoires, Harry explique aussi s'être opposé avec William au remariage de leur père avec Camilla, désormais reine consort, craignant qu'elle ne soit une "vilaine belle-mère".
Selon The Telegraph, il repproche aussi à son père d'avoir laissé entendre que les Sussex "lui coûtaient trop d'argent", l'accusant de vouloir éloigner Meghan qui risquait de lui faire de l'ombre et de "dominer la monarchie".
Le prince livre sans filtre des confidences personnelles: il avoue avoir pris de la cocaïne, avoir tué 25 talibans lors de ses missions en Afghanistan, décrit sa perte de virginité, raconte avoir consulté une femme qui lui aurait permis d'entrer en contact spirituel avec sa mère Diana, décédée en 1997 dans un accident de voiture à Paris.
"Je ne pense pas que nous ayons jamais vu quelque chose de semblable, où un membre de la famille royale s'attaque à l'institution de la manière la plus publique qui soit", estime Craig Prescott, un expert constitutionnel de l'université Bangor au Pays de Galles.
"Si cela continue pendant une période significative - cela dure déjà depuis un an ou deux - les gens pourraient bien commencer à songer, devrions-nous commencer à penser à la monarchie d'une manière différente ? Une réforme est-elle nécessaire ?", poursuit l'expert.
Malgré tout ce qui est écrit dans "Le Suppléant", Harry redit dans son entretien à ITV vouloir "la réconciliation" avec sa famille: "Mais d'abord", il faut établir les responsabilités".
Déjà dans le docu-série "Harry & Meghan" diffusé sur Netflix en décembre, le prince âgé de 38 ans expliquait vouloir donner sa version de la rupture fracassante avec la monarchie britannique en 2020 qui a mené à son départ avec Meghan pour la Californie.
Jusqu'ici le palais de Buckingham n'a pas réagi. The Sun cite des sources proches de Charles III et William qui seraient attristés par les affirmations contenues dans le livre.
Pour l'expert Richard Fitzwilliams, "les Sussex contrôlent l'agenda parce que le palais ne peut pas facilement riposter".
Ce livre "est tellement destructeur alors que le couronnement approche", regrette-t-il. Jusqu'à récemment, beaucoup pensaient qu'Harry pourrait être présent aux côtés de sa famille pour cet événement historique. Cela ne semble plus être une option.
Interrogé vendredi matin, le Premier ministre Rishi Sunak a expliqué qu'il n'était "pas approprié" pour lui "de commenter ce qui a trait à la famille royale".