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Le gouvernement a pris un arrêté royal permettant la limitation des exportations de médicaments en cas de crise, a annoncé le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, lundi matin, sur LN24.
"Il y a un souci important en termes de pénurie de médicaments, en Belgique comme dans d'autres pays. Nous avons donc publié un arrêté royal nous permettant de limiter les exportations en cas d'indisponibilité, si ce sont des médicaments essentiels, s'il y a urgence. Il y a un devoir chez les grossistes-répartiteurs de fournir d'abord nos pharmaciens", a-t-il expliqué.
L'arrêté royal publié vendredi prévoit un cadre légal pour interdire temporairement l'exportation de certains médicaments essentiels, sur base d'une liste avec critères précis. Les médicaments figurant sur cette liste ne pourront temporairement plus être exportés vers d'autres pays en cas de pénurie en Belgique, a ensuite précisé le ministre dans un communiqué.
A ce jour, une telle liste n'a pas encore été arrêtée et publiée mais le ministre veut se préparer dans le cas où la pression sur l'approvisionnement en médicaments en Belgique augmenterait encore. L'interdiction s'appliquera aux médicaments qui sont urgents et nécessaires, qui ont un impact majeur sur la vie du patient et pour lesquels aucun autre médicament autorisé ayant le même effet thérapeutique n'est disponible.
"À la vitesse supérieure"
L'interdiction d'export aura lieu lorsque l'indisponibilité de ces médicaments essentiels sera cataloguée par l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) comme "probable" ou "certaine" pendant au moins un mois, précise le communiqué. "Il est de notre responsabilité de veiller à ce que le traitement des personnes avec des médicaments parfois vitaux ne soit pas interrompu. Une interdiction temporaire des exportations permettra d'atteindre cet objectif", a souligné M. Vandenbroucke.
La pression sur les stocks de médicaments est observée dans toute l'Europe. Le ministre travaille également à améliorer l'échange d'informations sur les stocks de médicaments entre les pharmacies, les grossistes et l'industrie pharmaceutique afin d'être en mesure d'intervenir rapidement si une pénurie menaçait. Il estime que l'Europe "devra également passer à la vitesse supérieure" dans ce domaine.
Sur LN24, le ministre est enfin revenu sur le manque de médecins généralistes. "Nous allons investir des sommes importantes en médecine générale mais aussi travailler à des réformes au niveau de l'organisation. D'ici mars ou avril, il y aura des propositions de renforcement des capacités en médecine générale", avec des efforts budgétaires pour notamment recruter des assistants, des infirmiers en soutien des généralistes.