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"Une entreprise peut proposer des tests de dépistage à son personnel, mais les médecins ne peuvent pas encore faire de même avec leurs patients qui ont été en contact direct avec un cas positif. Pourquoi ?", a écrit le virologue Emmanuel André jeudi matin sur Twitter.
Contacté par Belga, le virologue nuance: "Le fait que des entreprises puissent proposer (des tests) dans certaines conditions, on peut en discuter, ça fait partie d'une remise en confiance entre l'employeur et l'employé. Mais ce qu'on ne comprend pas, c'est que l'autorisation soit donnée aux entreprises avant les médecins".
Selon lui, le problème ne réside pas dans la capacité, mais dans la décision. "En termes de stocks, on a une capacité gigantesque", explique-t-il. S'il y a eu des soucis au démarrage, la réponse en termes d'organisation de la production et de commandes est désormais correcte. "C'est plutôt un problème d'autorisation et de remboursement des tests qui bloque. On est toujours en situation où des tests réalisés par les médecins ne peuvent pas être remboursés. C'est clairement moins justifié d'avoir l'autorisation plus rapidement en entreprise", ajoute l'ancien porte-parole.
Tester, c'est prévenir
De plus, le suivi des contacts présente des résultats satisfaisants, alors que l'épidémie est "relativement calme". "On voit tous les indicateurs en termes d'opérations qui s'améliorent, que ce soit au niveau individuel mais aussi dans les collectivités", poursuit Emmanuel André, pour qui il s'agit maintenant de consolider le cadre légal de cet outil de déconfinement, en plus d'augmenter le nombre de tests effectués au sein de la population.
"On doit mettre en place un système qui doit tenir tout au long de l'épidémie", soit pendant plusieurs mois encore. "Tester plus, c'est entrer dans une logique de prévention. Au plus on teste, au plus on prévient les infections futures."
Si la Belgique est en bonne position à ce niveau, "on peut s'orienter vers une logique d'éradication en testant jusqu'à trouver les derniers cas. On a les moyens d'aller dans cette direction, il faut saisir la chance, surtout que le virus circule particulièrement peu grâce à la situation dans le pays. C'est une occasion unique pour être très agressif envers le virus", conclut le virologue.