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Pourquoi les cours de rattrapage sont-ils désertés cette année. Pour Michèle De Vleeschauwer, coordinatrice de l'asbl Echec à l'Echec, c'est lié au grand nombre d'élèves qui passent dans l'année supérieure, sans examens ou travaux. "Du fait qu'ils ont été absents de l'école pendant quatre mois, on a reçu des directives pour alléger leurs soucis et leurs problèmes. De ce fait, nous avons perdu 85% des étudiants. D'habitude, on a 72 centres d'Echec à l'Echec ouverts. Des 72 centres, il en restait 17. Sur Bruxelles, il n'y en avait plus que quatre. Sur environ 10.000 à 11.000 étudiants, il nous en restait cette année que 1.500."
Le profil de ces 1.500 élèves était totalement différent des autres années, et "vraiment intéressant", selon Michèle De Vleeschauwer. "C'étaient des étudiants qui sont arrivés parce qu'ils voulaient avoir une charnière entre l'année scolaire qui se terminait et la nouvelle année, c'est-à-dire qu'ils voulaient réapprendre et pouvoir recommencer à réétudier une matière. Ils voulaient se retrouver à l'école et pouvoir avancer d'abord en réétudiant ce qu'ils avaient déjà normalement acquis et en commençant à travailler aussi sur la matière qu'ils n'avaient pas vue durant l'année scolaire. On a eu des élèves hyper intéressants et vraiment très motivés. C'était très agréable de les avoir."
Plus de cours depuis 6 mois
Dans l'enseignement secondaire, certains élèves n'ont plus eu cours depuis 6 mois. Il va être compliqué de leur faire rattraper le retard accumulé. "Cela risque d'être au départ assez compliqué parce qu'il va falloir remettre tous les élèves au même niveau. Il faudra récupérer ce qui n'a pas été vu, mais surtout remettre en route un réapprentissage. Nous allons devoir de nouveau avoir un contact privilégié avec nos étudiants, essayer de les remotiver au travail. Et ensuite, les matières qui étaient un tout petit peu moins pertinentes pour l'année supérieure, peut-être ne pas les revoir pour essayer de plus ou moins clôturer notre programme en fin d'année scolaire."
Ce début d'année va également être plus difficile à suivre pour les élèves qui ont déjà des difficultés. "Malgré toutes les plateformes qui ont été mises en route et qui ont été utilisées pendant le confinement, on a perdu quelques élèves. On leur téléphonait, on les incitait à travailler, mais on n'avait aucune réponse d'eux. Donc ceux-là vont venir en classe et ils vont devoir se raccrocher à un wagon et essayer d'avancer avec nous. Cela ne va pas être évident. On va essayer de ne pas aller trop vite, rien que pour eux. Sinon, on va avoir un plus grand décrochage scolaire. Ce n'est pas le but. Les pauvres ne sont pas responsables d'une épidémie qui nous est tombée dessus. Il faut être un peu calme avec eux en début d'année."