Partager:
La grippe a fait des ravages en Belgique cet hiver. Pendant le pic de l'épidémie, en janvier, on a compté jusqu'à 2.600 décès par semaine. Des morts dues à différentes infections, mais dans lesquelles le virus de la grippe a été un facteur aggravant.
La maison médicale à Schaerbeek (Bruxelles). La salle d’attente est vide. Pourtant, il y a quelques semaines encore, le cabinet ne désemplissait pas. En cause, l’épidémie de grippe. Gülsüm Poyraz, médecin généraliste, était au micro du RTLinfo 13h: "Nous avons eu beaucoup de cas de grippe cet hiver-ci. En janvier et février. Cela concernait surtout de très jeunes enfants, des adolescents et de jeunes adultes."
Beaucoup moins de vaccinations
Du début de l’épidémie jusqu’au pic début février, on comptait environ 2600 décès par semaine liés à la grippe d’une manière ou d’une autre. C’est plus que l’an dernier. Si le chiffre fait peur, il ne faut pas être alarmiste. "Nous avons des patients qui sont bronchiteux-chroniques, d’autres sont asthmatiques, cardiaques ou diabétiques. Ils sont sujets à faire des complications. La grippe en elle-même ne tue pas. Ce sont les complications et quand le corps est en déséquilibre et qui ne peut pas lutter", a ajouté Gülsüm Poyraz. Une tendance forte cette année: les vaccinations sont en baisse. Dans cette maison médicale, 30% en moins. En Europe, une élévation de la mortalité chez les personnes de plus de 65 ans a été observée, comme la France, l’Angleterre ou l’Espagne.
Une baisse à venir
Alors, comment expliquer ces chiffres alarmants ? Le virus est-il plus virulent que les années précédentes, ou est-ce la "défaillance" du vaccin, cette année, qui explique ces décès ? Yves Van Laethem est infectiologue au CHU Saint-Pierre et a répondu aux questions de Luc Gilson lors du RTLinfo 13h: "C’est sans doute une combinaison des deux. Cette année, c’est le virus H3N2 qui est en cause, en majorité. Avec ce virus, on a toujours une surmortalité. Ce H3N2 a été mal représenté par le vaccin. Contre cet ennemi plus agressif d’habitude, on avait moins d’armes pour se défendre. Logiquement dans les 2 à 4 semaines qui viennent, on devrait être en dessous du seuil épidémique, ce qui n’empêche pas que quelques cas puissent encore se présenter pour un certain temps. On est très clairement sur la pente descendante."