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(Belga) Il est "impératif" de dégager des moyens pour les musées fédéraux, mais il ne faut pas "oublier les droits des usagers: l'information et l'accueil du public. Sur ce point, de grands efforts restent à accomplir", plaide vendredi la Ligue des usagers culturels (Luc), ASBL lancée en 2011 pour "soutenir et développer les droits des usagers dans le domaine de la culture".
Après la sortie lundi dans Le Soir de plusieurs directeurs d'institutions culturelles fédérales, la ministre fédérale Sophie Wilmès, nouvellement en charge de la Politique scientifique, a promis une concertation pour examiner comment soulager ces musées. Ces derniers ont été victimes de coupes budgétaires de 13 à 30% en 10 ans. Exsangues, ils ne peuvent plus remplir toutes leurs missions, alertent leurs directeurs. Mais outre leurs difficultés financières, les institutions culturelles fédérales se distinguent régulièrement par leur manque de respect pour le public, estime la Luc. Rien qu'en décembre et ces premiers jours de 2019, au moins trois mesures "problématiques" sont entrées en vigueur, énumère-t-elle: l'AfricaMuseum a abandonné sa demi-journée de gratuité pour tous chaque premier mercredi du mois, le Musée royal de l'Armée a doublé le tarif de son billet plein (10 euros au lieu de 5 euros), et de nouvelles oeuvres ont été décrochées au Musée Magritte dans le cadre d'un prêt sans que les visiteurs en soient avertis à l'accueil. Ces mesures s'ajoutent à d'autres comme la fermeture des musées Wiertz et Meunier le week-end et les jours fériés, ce qui les rend inaccessibles à la population active, l'obligation de payer par carte au Musée royal de l'Armée (faute de caisse enregistreuse à disposition), ou encore le tarif senior qui n'est valable qu'après 67 ans pour Bozar (contre 65 ans généralement). Il faut d'urgence doter les institutions fédérales d'un code de respect des usagers culturels, à l'instar de celui lancé en 2006 par la Communauté française, conclut la Luc. (Belga)