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Les négociations sous la houlette des co-formateurs Alexander de Croo (Open Vld) et Paul Magnette (PS) ont débuté jeudi à 11h00 au palais d'Egmont à Bruxelles. L'objectif des sept partis autour de la table (libéraux, socialistes, écologistes et le CD&V) est d'aboutir à une déclaration gouvernementale à prononcer à la Chambre jeudi prochain, le 1er octobre. Les co-formateurs sont attendus chez le Roi dès lundi.
Après avoir convenu de la méthode de travail, les thèmes de l'énergie, du climat, de la mobilité, de l'entrepreneuriat seront au programme des négociations du jour, a précisé l'entourage des co-formateurs. Les négociateurs de la coalition "Vivaldi" se sont montrés peu loquaces à leur entrée au Palais d'Egmont. L'ancien préformateur et président du sp.a, Conner Rousseau, a toutefois assuré que l'ensemble des partis avaient bien été mis au courant de la nomination des formateurs.
"Je suis dans un très bon état d'esprit", a indiqué pour sa part le président du MR Georges-Louis Bouchez, qui avait contesté le week-end dernier plusieurs points de la note des préformateurs Egbert Lachaert et Conner Rousseau. Ce refus avait retardé de 48 heures le passage à la phase de préformation. "Nous allons donner au pays un gouvernement ce 1er octobre", a-t-il assuré.
"Les formateurs sont les formateurs", a de son côté déclaré le président du CD&V Joachim Coens, "le reste du casting doit encore être discuté".
Les préformateurs n'ont pas fait de commentaires. Chaque parti est représenté par une délégation de deux personnes, le ou la présidente et un expert ou un élu. Au MR, Georges-Louis Bouchez est accompagné par la Première ministre Sophie Wilmès. Autre élu autour de la table, le député sp.a Jan Bertels, expert des questions budgétaires, assiste Conner Rousseau.
Que sait-on sur le rapport remis au Roi?
Plusieurs informations circulent sur l'accord conclu. Selon nos informations, un compromis social avec la pension à 1500 euros fait partie du rapport. Il y aurait également des investissements dans les soins de santé, des compromis en matière institutionnelle avec sans doute deux ministres qui seraient en charge de ce débat à l’avenir. Enfin, il y aurait un taux d’imposition minimum pour les sociétés multinationales. Ce n’est pas encore un accord de gouvernement mais ce sont les contours d’un accord.
La proposition qui a obtenu l'aval des libéraux garantit par ailleurs l'absence de toute taxe nouvelle, a appris l'agence Belga à bonnes sources. Une autre source précisait toutefois qu'une réforme fiscale sera préparée pour 2024. Il est prévu de lutter contre la fraude fiscale, une taxation sur les "plus larges épaules" et une taxe sur les GAFA sont évoquées. Le budget consacré à des politiques nouvelles serait limité à 3 à 4 milliards d'euros et une réforme du marché du travail serait envisagée. La loi de 1996 sur "la sauvegarde de la compétitivité" ne devrait pas être modifiée.
Autre élément: le calendrier de sortie du nucléaire sera respecté. L'impact éventuel sur la facture des ménages et des entreprises, évalué actuellement par un groupe technique, sera "neutralisé". Le gouvernement s'impose par ailleurs un objectif de réduction des gaz à effet de serre de 55% d'ici 2030 et prendra des mesures en ce sens. Quant au régime des voitures de société, régulièrement pointé du doigt dans des rapports internationaux, il sera progressivement supprimé dans le cadre de la réforme fiscale préparée d'ici 2024. En matière sociale, l'accord prévoit une pension à 1.500 euros, l'absence de dégressivité des allocations de chômage et des prépensions, et l'augmentation des allocations les plus basses. Le feu vert libéral ouvre la voie à la reprise des discussions de la Vivaldi. Les préformateurs sont arrivés à 18h30 au Palais royal pour faire rapport au Roi, après de nouvelles entrevues avec les partis verts et le CD&V.
L'ANALYSE DES FAITS DU JOUR PAR LE POLITOLOGUE DAVE SINARDET: