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Comment une simple entorse du pouce a fini en gangrène et amputation?

Le tribunal correctionnel de Charleroi a examiné ce lundi le dossier de deux médecins urgentistes du CHU de Lobbes et d'un médecin traitant poursuivis pour coups et blessures volontaires sur un garagiste. Ce mécanicien, victime d'une entorse au pouce, avait dû se faire amputer de l'index droit après s'être rendu quatre jours de suite aux urgences.

En 2005, Fabrice T., mécanicien de profession, s'était foulé le pouce de la main droite sur son lieu de travail. Il s'était rendu aux urgences du CHU de Lobbes où on lui avait posé une attelle. Les jours suivants, la douleur n'avait fait qu'empirer et la victime s'était à nouveau présentée à l'hôpital à trois reprises, mais les médecins l'avaient à chaque fois renvoyée chez elle après une radio et le changement de l'attelle.

Sa main a commencé à puer

La main avait ensuite doublé de volume et une odeur de putréfaction émanait de ses doigts gonflés, sans parler d'un écoulement de sang infecté. Malgré deux appels du médecin traitant, les urgentistes n'avaient pas envoyé la victime chez un orthopédiste.

Il a opté pour un autre hôpital, mais c’était trop tard

Finalement, Fabrice T. s'est rendu dans un autre hôpital, à Jolimont, où une gangrène et une septicémie ont été détectées. Les médecins avaient alors dû procéder à l'amputation d'un de ses doigts.

Personne ne serait fautif?

Deux médecins urgentistes du CHU de Lobbes ainsi que le médecin traitant ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel de Charleroi pour coups et blessures involontaires avec incapacité permanente. Me Demanet, conseil de la victime, a relevé que les soins prodigués au CHU étaient "minimalistes" et que la plaie n'avait, semble-t-il, pas été correctement nettoyée. Selon lui, la responsabilité du médecin traitant n'est toutefois pas engagée. De son côté, le parquet a constaté que l'action publique était éteinte, étant donné l'écoulement du temps. Les avocats de la Défense ont quant à eux estimé qu'un doute subsistait quant à l'existence d'une faute et quant à la certitude qu'une éventuelle faute commise a pu causer la situation. Chacun des médecins a ainsi affirmé avoir agi comme il le devait, au moment où il le devait.

Jugement le 10 novembre.

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