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Les soldats ukrainiens sont "entrés" samedi dans la ville de Lyman, un important noeud ferroviaire dans l'est de l'Ukraine sous contrôle des troupes de Moscou, a affirmé la Défense ukrainienne. "Les forces d'assaut aériennes ukrainiennes entrent dans Lyman, dans la région de Donetsk", a indiqué sur Twitter le ministère ukrainien de la Défense.
Dans une vidéo d'une minute qui accompagne le message, on aperçoit deux soldats ukrainiens agiter puis accrocher le drapeau national bleu clair et jaune à côté de l'inscription "Lyman", à l'entrée de la ville. "Nous déployons notre drapeau national et le posons sur notre territoire. Lyman fera toujours partie de l'Ukraine", affirme l'un des deux militaires, sourire aux lèvres.
Un peu plus tôt samedi, l'armée ukrainienne avait, elle, affirmé avoir "encerclé" plusieurs milliers de soldats russes dans cette ville de la région de Donetsk, annexée vendredi par la Russie. Selon un porte-parole, "environ 5.000-5.500 Russes" étaient retranchés dans et autour de Lyman ces derniers jours.
Le gouverneur de la région voisine de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, avait lui donné "trois options" aux soldats russes présents "dans le chaudron" de Lyman: "s'enfuir, mourir tous ensemble ou se rendre".
Lyman se situe dans la région de Donetsk, annexée vendredi par Moscou, mais pas entièrement contrôlée par les troupes russes.
La perte pour Moscou de Lyman serait un nouveau revers pour l'armée russe après avoir essuyé plusieurs échecs militaires depuis début septembre et le lancement de la contre-offensive de Kiev dans le sud et l'est de l'Ukraine.
La Russie annonce retirer ses troupes
L'armée russe a annoncé samedi "s'être retirée" de la ville de Lyman, un important noeud ferroviaire dans l'est de l'Ukraine que les soldats ukrainiens avaient déclaré "encercler" ces dernières heures. "Menacées de se faire encercler, les troupes alliées ont été retirées de Lyman vers des lignes plus favorables", a indiqué dans un communiqué le ministère russe de la Défense.
L'Ukraine saisit la Cour internationale de justice et veut rejoindre l'Otan
A la suite de l'annexion de quatre régions ukrainiennes par Moscou, Kiev a annoncé saisir la Cour internationale de justice (CIJ), "exhortant la Cour à se saisir du dossier le plus vite possible".
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a aussi annoncé qu'il allait "signer la candidature de l'Ukraine en vue d'une adhésion accélérée à l'Otan", une décision soutenue par les Etats-Unis et le Canada. "Nous soutenons fermement l'entrée dans l'Otan de pays qui souhaitent y adhérer et qui peuvent y apporter leurs capacités", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, tout en rappelant "le processus à suivre" pour les Etats candidats.
Vendredi soir, le président russe Vladimir Poutine avait de son côté conclu une journée de cérémonies pour l'annexion des territoires ukrainiens.
"La victoire sera à nous", a-t-il lancé, micro en main, devant plusieurs milliers de personnes réunies pour un concert festif sur la place Rouge à Moscou.
Les dirigeants des pays de l'Union européenne ont publié vendredi une déclaration "rejetant" et "condamnant" l'"annexion illégale" de quatre régions ukrainiennes.
L'Otan a dénoncé une annexion "illégitime", tandis qu'à New York le Conseil de sécurité de l'ONU a examiné une résolution condamnant les "pseudo-annexions" en Ukraine, qui a immédiatement été bloquée par un veto de la Russie. Le président américain Joe Biden a lui juré que les Etats-Unis et leurs alliés ne se laisseraient pas "intimider" par le M. Poutine.
Les récents succès militaires côté ukrainien ont par ailleurs poussé le président russe a décréter une mobilisation "partielle" de centaines de milliers de réservistes civils, pour tenter d'endiguer la dynamique de Kiev.
Sur le terrain, 22 civils dont 10 enfants ont été retrouvés morts, tués par balles, dans la région de Kharkiv (nord-est de l'Ukraine), selon le parquet ukrainien samedi. L'AFP avait vu au moins 11 personnes sans vie vendredi sur le site.
L'Ukraine a par ailleurs condamné la "détention illégale" du directeur général de la centrale nucléaire de Zaporijjia (sud), Igor Mourachov, arrêté pour une raison encore inconnue vendredi par la Russie qui contrôle le site. Kiev a appelé à sa "libération immédiate" face à "un nouvel acte de terrorisme d'État de la part de la Russie".