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Nathael, le petit garçon de neuf ans enlevé par son père vendredi à Romenay (Saône-et-Loire), a été retrouvé sain et sauf.
Nathael, un garçon de neuf ans enlevé par son père vendredi en Saône-et-Loire, en l'absence de droit de garde, a été retrouvé samedi dans le Vaucluse, au terme d'une nouvelle "alerte enlèvement" fructueuse. L'enfant a été retrouvé par les gendarmes en bonne santé "dans le secteur de Bédarrides", au bord d'une rivière et non loin du domicile du père, a précisé le vice-procureur de Mâcon, Frédéric Jacques, lors d'une conférence de presse dans les locaux de la gendarmerie de Charnay-lès-Mâcon.
Ce garçon aux cheveux clairs et aux yeux noisette avait été enlevé dans la nuit de jeudi à vendredi à Romenay, une petite commune de Saône-et-Loire, où il séjournait chez ses grands-parents paternels pendant les vacances.
Selon le parquet, son père âgé de 58 ans, arrivé dans la nuit chez ses propres parents, avait placé des coussins dans le lit de Nathael pour simuler la présence d'un corps avant de l'emmener en voiture, vêtu de son pyjama et d'un tricot, dans le Vaucluse où il habite.
Le père l'avait déjà enlevé pendant deux mois
L'alerte enlèvement avait été déclenchée vendredi peu avant 22H00 en raison du contexte familial et d'un précédent. En 2012, le père avait déjà enlevé son fils pendant deux mois et il avait été condamné pour non-représentation d'enfant en 2014. Et en mars dernier, la justice toulonnaise avait accordé temporairement à la mère l'exercice exclusif de l'autorité parentale, privant ainsi le père de son droit de garde et de visite. "Il le savait mais il a choisi la solution de force", a fait valoir le magistrat.
Didier Gerolt, le maire de Romenay, bourg rural de 1.700 âmes dans la Bresse bourguignonne, avait indiqué à l'AFP ne pas connaître la famille de l'enfant, domicilié dans le Var avec sa mère et qui n'était donc pas scolarisé dans la commune.
Déclenché 18 fois et toujours efficace
L'alerte, initialement lancée pour trois heures, avait été étendue dans la nuit à la journée de samedi. Le plan "Alerte enlèvement", mis en place en France en février 2006, est un dispositif d'alerte massive lancé sous l'autorité du procureur de la République, via une cinquantaine de canaux de diffusion (radio, télévision, sites internet, panneaux de gare et d'autoroutes, panneaux d'affichage urbain, réseaux de la SNCF ou de la RATP, 22.000 bornes de la Française des Jeux) pour mobiliser la population dans la recherche de l'enfant enlevé et de son ravisseur.
Les particuliers peuvent relayer l'alerte via Facebook et des applications de smartphones.
Il a été déclenché 18 fois depuis son lancement, selon le ministère de la Justice. Jusqu'à présent, ce dispositif s'est révélé efficace dans tous les cas en permettant de retrouver les enfants enlevés. Il est largement inspiré du plan "Amber Alert", créé au Texas en 1996, après l'enlèvement et l'assassinat de la petite Amber Hagerman.
Il n'est cependant activé que si plusieurs critères sont réunis: un enlèvement avéré et pas une simple disparition; une victime mineure dont l'intégrité physique ou la vie doivent être en danger; des éléments d'information doivent permettre de localiser l'enfant.
La dernière alerte de ce type remontait au 6 juillet à la suite de l'enlèvement d'une fillette de quatre ans à L'Isle-d'Abeau (Isère), retrouvée saine et sauve quelques minutes après le déclenchement du dispositif.