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Le prix du gaz a augmenté de 30% hier en raison de la fermeture prolongée du gazoduc Nord Stream, ce pipeline qui amène le gaz de la Russie jusqu'au nord de l'Allemagne, et donc en Europe, via la mer Baltique. La semaine dernière, Gazprom, la compagnie gazière russe, l'a fermé pendant trois jours pour maintenance. Il devait en principe rouvrir samedi. Mais dès vendredi, Gazprom a annoncé des problèmes techniques. Une turbine est à réparer.
Les dirigeants européens voient cette fermeture du robinet de gaz russe comme un moyen de pression politique, des représailles aux sanctions européennes prises en raison de l'invasion russe en Ukraine. Et le Kremlin a expliqué que cet arrêt des livraisons de gaz est de la seule faute des Occidentaux. Les sanctions européennes empêcheraient la bonne maintenance des infrastructures gazières.
Les marchés s'affolent. Même si l'Europe se dit bien préparée. L'approvisionnement s'est diversifié ces derniers mois, avec désormais 80% de gaz non russe.
Il n'empêche que du côté des prix, le mégawattheure de gaz a atteint hier 268 euros. Il était encore il y a un an à peine, plus de 10 fois moins cher, à 20 euros le mégawattheure.
Les spéculateurs font flamber les prix. Mais sur les marchés boursiers, le prix peut aussi chuter très vite. Il ne faut pas s'affoler. C'est le conseil de Samuel Furfari, professeur de géopolitique de l'énergie à Londres.
"Il va y avoir des hausses, des baisses, des hausses, des baisses, jusqu’au moment où cela va se stabiliser de nouveau. Heureusement, le prix de l’électricité ne va pas augmenter de 30 %. Ce qui augmente de 30 %, c’est le coût marginal du gaz et donc dans un jour ou deux, cela va redevenir un peu plus bas. On peut se plaindre du prix de l’énergie aujourd’hui. S’il rechute, on dira tout va bien et on recommencera. Alors qu’on a besoin de réponses structurelles et là personne n’en parle", souligne le professeur.