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Une grande partie de la France, en particulier sur la moitié Est, risque de subir cet été une nouvelle sécheresse, selon les prévisions publiées vendredi par le Bureau de Recherches géologiques et minières en charge des nappes phréatiques.
Avec l'été le plus sec depuis le début des mesures de Météo-France et plusieurs épisodes de canicules, l'année 2020, la plus chaude jamais enregistrée, avait été marquée par une sécheresse agricole sévère, touchant notamment les récoltes de blé, de betterave ou d'oléagineux comme le colza.
Alors que l'été n'a même pas commencé, la situation cette année est déjà "assez exceptionnelle", a commenté Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM. Parce que la situation des nappes s'est déjà dégradée au printemps, en raison d'un printemps "très sec".
Et les pluies abondantes du mois de mai n'ont pas inversé la tendance. "Ca faisait trois mois qu’il n’avait pas plu. Toute l'eau a servi à humidifier les sols et alimenter la végétation, très peu d’eau est arrivée dans les nappes", a-t-elle précisé.
Comme Météo-France prévoit pour juin-juillet-août des températures supérieures à la normale pour la majorité de la France et moins de pluie que la normale, l'été 2021 risque également d'être le théâtre d'une nouvelle sécheresse, comme les quatre années précédentes.
Ainsi, le BRGM a classé en risque "très fort" de sécheresse les nappes de la plaine d'Alsace, des couloirs de la Saône et du Rhône, et du littoral de la Méditerranée. Beaucoup d'autres nappes sont en risque "fort", notamment en Bretagne et dans le centre du pays.
En revanche, le risque est faible à très faible sur le bassin parisien et sur le bassin aquitain.
Le ministère de la Transition écologique avait publié le mois dernier sa carte de prévision sécheresse qui évoquait un risque "très probable" ou "probable" de sécheresse pour presque tout le territoire, avec un accent notamment sur le littoral méditerranéen et la vallée du Rhône.
"Ça ne veut pas dire forcément qu’il y aura des arrêtés sécheresse, mais on suppose que si", a commenté Violaine Bault.
L'été dernier, près de 90 départements avaient émis des arrêtés imposant des restrictions d'utilisation d'eau.