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Le personnel de l'entreprise Arjemo a décidé de partir en grève pour une durée de 24 heures à la suite de l'assemblée générale qui était prévue mardi sur le site de Ramet (Liège), ont indiqué les syndicats. Dès mercredi, un arrêt de 6 heures sera respecté lors de chaque pause.
La direction de l'entreprise liégeoise Arjemo avait annoncé lundi, au cours d'un conseil d'entreprise extraordinaire, son intention d'introduire dans les prochains jours une demande de procédure de réorganisation judiciaire (PRJ), afin de chercher un repreneur.
Une façon de contourner la procédure Renault et d'échapper à la négociation, estime la CSC, qui avait demandé à ce que l'entreprise informe les travailleurs de sa décision lors d'une assemblée générale ce mardi après-midi.
"Cette annonce a suscité beaucoup de colère et d'incompréhension. Les travailleurs n'acceptent pas que tant ArcelorMittal que la Sogepa, actionnaires d'Arjemo, les laissent tomber", explique le syndicat chrétien.
"On ne peut pas valider la décision prise par la direction. On n'est pas demandeur de ce qui se passe. Le personnel n'est pas responsable des difficultés dans lesquelles se trouve Arjemo", insiste René Petit, secrétaire permanent ACV-CSC METEA.
La société Arjemo a été créée en 2014, à la suite de l'externalisation des activités de logistique d'ArcelorMittal, dans le contexte de la fermeture de la phase à chaud du bassin liégeois. Détenue à 50% par Wallonie Entreprendre (ex-Sogepa) et à 50% par
ArcelorMittal, Arjemo a deux clients: ArcelorMittal Belgium et Liberty Steel, qui se trouve elle-même en PRJ, ce qui a un impact direct sur la situation financière d'Arjemo.
La FGTB Métal soutient également le mouvement, comme le relate Jean-Luc Lallemand, secrétaire régional du syndicat, "tant que la direction maintient son objectif de céder la société sans avoir apporté d'éléments probants et explicatifs. Il y a des justificatifs à apporter, si c'est pour mettre le même périmètre dans une autre société, avec les mêmes difficultés, cela ne va rien régler. À la suite d'une restructuration, on nous avait garanti que l'activité de Liberty n'impacterait plus Arjemo et voilà qu'on nous annonce la PRJ".
Si l'activité chez Liberty Steel ne revient pas, la crainte est que la reprise ne soit par ailleurs que partielle. Environ 160 emplois sont menacés chez Arjemo.