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C'est à Solwaster, village de la commune de Jalhay en province de Liège, qu'on a retrouvé Marie-Josée en plein travail en compagnie de plusieurs amies tricoteuses. "Je fais de chaussettes. C'est une commande que j'ai reçue au marché de Noël. J'en ai trois-quatre paires à faire."
D'abord pour les pauvres, puis pour les bébés malades
Tout est parti d'une idée lancée par sa fille. "J'aime bien tricoter, je tricotais pour les pauvres de Verviers. Et puis ma fille m'a demandé un jour pourquoi je ne tricoterais pas pour l'Afrique. Mes premiers tricots sont partis dans une valise -deux-trois brassières- et ils sont allés dans un camp de réfugiés à Goma. Alors quand j'ai vu ça et tous les bébés malades, je me suis dit que là il y avait quelque chose à faire et j'ai commencé comme ça."
"Presque des centaines de personnes qui tricotent pour elle"
Et elle ne s'est pas arrêtée là. Elle a entraîné de nombreuses tricoteuses dans son sillage. "On était une dizaine pour commencer et puis c'est le bouche à oreille qui marche le mieux et maintenant j'en ai 30 qui viennent chez moi tous les lundis. On est 150 dans toute la Wallonie. J'en ai de Beauraing jusque la vallée du Geer." Muriel, la petite-fille de Marie-Josée, est admirative : "Ma grand-mère c'est un vrai phénomène. C'est une vraie femme d'affaire. Elle a presque des centaines de personnes qui tricotent pour elle et c'est assez exceptionnel le réseau qu'elle a créé."
Et les bénévoles qui viennent chez elles sont ravies. "On boit parfois un petit verre. On apporte le goûter chacune à son tour et tous les lundis ça se passe comme ça", explique Nadine. Pour Rose-Marie, c'est un moment "très convivial, très chaleureux. C'est un après-midi que je ne raterais pas."
650 bébés habillés cette année
La production est désormais telle que Marie-Josée doit gérer rigoureusement les envois. "Cette année j'ai habillé 650 bébés, ce qui n'est pas mal quand-même. Chaque bébé reçoit une brassière, un bonnet, un petit chausson. Je mets une petite chemise avec. Si même elle est trop grande, ils la mettront plus longtemps. Je remplis dans mes cartons. Je mets 20 langes. Chaque bébé reçoit 5 langes, 2 brassières-bonnets-chaussons et puis je termine avec des couvertures."
"Je n'ai qu'un regret, c'est d'avoir commencé si tard. J'aurais pu commencer plus tôt mais je ne le savais pas. Si je ne suis pas malade, pas impotente, tant que je suis en bonne santé j'espère continuer", conclut la bénévole du jour.