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Le président du Parlement européen, Antonio Tajani (droite), a provoqué une polémique en Italie et à Bruxelles en évoquant à la radio les aspects "positifs" du bilan de Benito Mussolini.
"On peut ne pas partager sa méthode (...). Mais il faut être honnête, Mussolini a fait des routes, des ponts, des bâtiments, des installations sportives, il a réaménagé tant de parties de notre Italie", a déclaré M. Tajani mercredi après-midi sur une radio italienne.
"D'une manière générale, je ne considère pas son action au gouvernement comme positive. Mais il y a des choses qui ont été faites", a insisté ce proche de Silvio Berlusconi, tout en évoquant des "erreurs (...) très graves, inacceptables" comme l'élimination des opposants, les lois raciales ou la déclaration de guerre.
Face aux premières réactions, M. Tajani a précisé dans la soirée sur les réseaux sociaux: "Honte à ceux qui instrumentalisent mes propos sur le fascisme ! Je suis depuis toujours un antifasciste convaincu, je ne permettrai à personne d'insinuer le contraire. La dictature fasciste, ses lois raciales, les morts qu'elle a provoqués sont la page la plus sombre de l'histoire italienne et européenne".
Malgré cela, les propos ont fait vivement réagir en Italie, où #Tajani était parmi les mots-clés les plus partagés jeudi sur les réseaux sociaux. Un internaute a ainsi publié la photo d'un verre d'eau saumâtre avec ce commentaire: "Dans ce verre, il y a aussi de l'eau potable".
Les propos faisaient également polémique à Bruxelles, où plusieurs élus de gauche ont rappelé la vieille alliance -- encore valable pour toutes les élections locales -- de Forza Italia, le parti de M. Tajani, avec la Ligue et Fratelli d'Italia, deux partis d'extrême droite.
"Les déclarations du président du Parlement européen sont indignes et absolument inacceptables. Antonio Tajani doit retirer ses propos banalisant le fascisme ou démissionner de la présidence du Parlement européen", a déclaré Ska Keller, présidente du groupe Verts-ALE.