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Une nouvelle étape a été franchie mercredi soir dans la crise politique. La Belgique a désormais deux "coformateurs" : le président du parti socialiste, Paul Magnette, et le vice-premier ministre libéral, Alexander De Croo. Ces deux hommes ont pour mission de former un gouvernement fédéral.
On était habitués à avoir un formateur dans la dernière ligne droite. Pourquoi le Palais a-t-il choisi un duo et ce duo ?
Pierre Vercauteren: "C'est tenir compte de l’indécision qu'il y a encore quant à la personne qui assurera la fonction de Premier ministre. Nous avons sept partis autour de la table, trois francophones et quatre Flamands. Il y a une discussion déjà serrée sur les grandes lignes de la politique gouvernementale et il reste encore à affiner les différents points de l'accord du gouvernement, mais il faudra aussi assurer le casting de la répartition des portefeuilles ministériels. N'oublions pas que la loi prévoit un nombre limité de ministres pour les sept partis autour de la table. Quatorze ministres avec éventuellement un quinzième si on considère que le Premier ministre est asexué linguistiquement. Cela veut dire que les choix vont être assez douloureux et que le parti qui aura la fonction de Premier ministre devra en payer, sans doute, en contenu sur la politique, mais certainement en répartition de portefeuilles ministériels".
Cela veut dire qu'un des deux sera Premier Ministre ?
Pierre Vercauteren: "Sans doute, selon toute probabilité. Cela étant, on ne peut pas exclure une surprise de dernière minute, mais dans ce cas-là, celui des deux qui renoncera à la fonction de Premier ministre en attendra sans doute des compensations pour son parti".
Le calendrier est serré : prochain rapport au Roi lundi, avec pour objectif une déclaration à la Chambre le 1er octobre. C'est jouable ?
Pierre Vercauteren: "C'est jouable, parce qu'un travail très important a été fait pour arriver à l'accord sur lequel les deux conformateurs vont plancher. Cela étant, encore une fois, des obstacles devront encore être franchis, d'abord, en précisant les différents points de l'accord gouvernemental, et puis en assurant la répartition des portefeuilles ministériels. N'oublions pas que cette répartition se fait sur base de la proportionnelle, en fonction du nombre de sièges donc chaque parti dispose à la Chambre des représentants. Il faudra y ajouter, dans la comptabilité également, la présidence de la Chambre du Sénat, et puis, l'autre portefeuille de secrétaire d’Etat. L’arithmétique s’annonce particulièrement compliquée".