Accueil Actu

Pakistan: les principaux acteurs de la chute d'Imran Khan

Le Premier ministre pakistanais, Imran Khan, a été renversé dimanche par une motion de censure votée par l'Assemblée nationale.

L'opposition est parvenue à briser la cohésion de la coalition qu'avait formée M. Khan autour de son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), pour remporter les élections en 2018.

Voici les principales figures de l'opposition qui ont oeuvré à la chute du Premier ministre:

- Shehbaz Sharif -

Il est le frère de Nawaz Sharif, trois fois Premier ministre, qui a été destitué en 2017 pour corruption présumée et emprisonné, puis libéré sous caution en octobre 2019 pour raisons médicales et est depuis exilé au Royaume-Uni.

Shehbaz Sharif, 70 ans, chef de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N), devrait succéder à Imran Khan.

Il est considéré comme le leader de l'opposition le plus compatible avec les intérêts de la toute puissante armée.

Il est lui-même un poids lourd de la politique pakistanaise, ayant dirigé le gouvernement provincial du Pendjab (centre-est), le fief électoral de son parti et la province la plus peuplée du pays.

Shehbaz Sharif a la réputation d'un administrateur intransigeant connu pour ses emportements passionnés. Il lui arrive de glisser des vers de poésie révolutionnaire dans ses discours publics et il est considéré comme un bourreau de travail.

Il reste populaire, malgré les Unes de la presse à scandales sur ses multiples mariages ou ses appartements de luxe à Londres et Dubaï.

- Asif Ali Zardari -

Né dans une famille de grands propriétaires terriens du Sind, province du sud du pays, il était surtout perçu comme un playboy, joueur de polo et amateur de belles voitures, jusqu'à son mariage arrangé avec Benazir Bhutto, qui deviendra en 1988 la première femme de l'ère moderne à diriger un pays musulman.

Asif Ali Zardari est de longue date affublé du sobriquet de "M. 10%", pour les commissions occultes sur des marchés publics qu'il était accusé d'avoir encaissées en tant que ministre des gouvernements Bhutto dans les années 1990, période à laquelle il a été emprisonné deux fois.

En 2008, après l'assassinat de son épouse l'année précédente, il est devenu le premier civil élu chef de l'Etat, après plus de trois décennies de pouvoir militaire.

Il a quitté ses fonctions en 2013. Actuellement co-président du Parti du peuple pakistanais (PPP) et âgé de 66 ans, il est depuis resté un acteur politique incontournable.

- Bilawal Bhutto Zardari -

Le fils de Benazir Bhutto et Asif Ali Zardari est issu d'une imposante lignée. Il est devenu président du PPP à tout juste 19 ans, après l'assassinat de sa mère.

Eduqué à l'université d'Oxford au Royaume-Uni et âgé de 33 ans, il est considéré comme un progressiste, à l'image de Benazir. Il s'est souvent exprimé en faveur des droits des femmes et des minorités.

A l'aise avec les médias sociaux, Bilawal Bhutto Zardari plaît aux jeunes dans ce pays où plus de la moitié de la population est âgée de 22 ans ou moins.

Il fait toutefois régulièrement l'objet de moqueries pour sa maîtrise imparfaite de l'ourdou, la langue nationale.

- Maulana Fazlur Rehman -

Ce fondamentaliste islamiste a adouci son image au fil des années et montré assez de flexibilité pour nouer des alliances avec des partis séculiers venus de tout l'échiquier politique.

Le maulana (un titre honorifique dans l'islam), leader de la Jamiat Ulema-e-Islam (JUI-F), est un vétéran de la politique pakistanaise, capable de mobiliser des dizaines de milliers d'étudiants d'écoles coraniques.

Son parti n'est jamais en mesure de ratisser suffisamment large lors des élections pour accéder seul au pouvoir, mais il est souvent incontournable dans la formation de gouvernements de coalition.

Il nourrit une profonde inimitié, réciproque, à l'égard d'Imran Khan. Il appelle l'ancien playboy "le juif", pour son premier mariage avec Jemima Goldsmith, une riche héritière britannique juive qui s'était ensuite convertie à l'Islam.

Imran Khan, qui s'était fait élire en 2018 sur un programme anti-corruption, le surnomme en retour "le maulana diesel" pour s'être selon lui illégalement enrichi par des arnaques au carburant.

À lire aussi

Sélectionné pour vous