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Alors que le Parlement lituanien approuvait le 18 juillet dernier la sortie de ce pays balte de la Convention interdisant les armes à sous-munitions, ce verdict est considéré "grave pour le droit international humanitaire" par l'ONG Handicap International.
La décision du gouvernement lituanien, justifiée par les enseignements de la guerre russe contre l'Ukraine, s'apparente à un "recul majeur dans la lutte mondiale contre les armes à sous-munitions", pointe l'ONG. Dans un communiqué, elle appelle les États parties à la Convention à dénoncer "fermement" cette résolution - qui prendra effet six mois après avoir notifié les États signataires et le Conseil de sécurité des Nations unies.
"Ces armes ont été interdites en raison de leurs conséquences humanitaires catastrophiques. La Convention d'Oslo sur les armes à sous-munitions est censée être respectée par les États non seulement en temps de paix, mais aussi en période de tension et de guerre", insiste Handicap International.
Ce traité international, adopté en 2008, interdit l'emploi, la production, le transfert et le stockage des armes à sous-munitions. Ces munitions, qui peuvent être larguées par avion ou tirées par l'artillerie, ont la propriété d'exploser en vol et de disperser des sous-munitions, elles-mêmes explosives, sur une large zone. Elles sont notamment dénoncées en raison du nombre de sous-munitions non-explosées qui peuvent constituer un danger ultérieur pour les populations.
"Environ 95 % des victimes des armes à sous-munitions sont des civils. Avec la décision de la Lituanie, ils seront désormais moins protégés dans les conflits armés", a déploré Anne Héry, directrice du plaidoyer pour le désarmement et la protection des civils chez Handicap International. Selon l'organisation, jusqu'à 40 % des sous-munitions n'explosent pas à l'impact, "laissant des munitions non explosées qui peuvent blesser et tuer de manière indiscriminée, comme des mines antipersonnel, pendant des décennies".