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Une fois de plus, les républicains font bloc autour de Trump

"Une ingérence électorale", digne "d'une république bananière": les républicains ont vertement critiqué la décision d'une cour déclarant Donald Trump inéligible à une primaire dans le Colorado, nouvelle illustration de l'emprise de l'ancien président sur son parti à un mois des premiers scrutins pour 2024.

Elus, sénateurs, candidats à la présidentielle... Un à un, les ténors conservateurs ont tous rejeté le jugement spectaculaire interdisant mardi à Donald Trump de figurer sur le bulletin de vote de cet Etat américain au titre de son implication dans l'assaut du Capitole.

"La décision de la cour, qui cherche à disqualifier le président Trump des primaires du Colorado, est une attaque partisane à peine voilée", a critiqué le chef républicain au Congrès, Mike Johnson.

"C'est une ingérence électorale flagrante", a fustigé l'influent élu conservateur, Steve Scalise. "Nous vivons dans une démocratie, pas une république bananière", a renchéri le républicain Randy Weber.

Lâché par une partie de son camp après le chaos du 6 janvier 2021, le milliardaire de 77 ans a indéniablement regagné la mainmise sur le Parti républicain. Ce, en dépit de ses quatre inculpations pénales.

- Les rivaux restent dans le rang -

Même Ron DeSantis, un des seuls rivaux de Donald Trump à avoir une chance de le concurrencer pour l'investiture républicaine, est resté dans le rang.

Le jugement pris dans le Colorado est basé sur des "motifs fallacieux" et doit être "renversé par la Cour suprême" des Etats-Unis, a-t-il plaidé dans un tweet mardi soir. La décision est elle-même suspendue jusqu'au 4 janvier, pour donner à la plus haute juridiction du pays la possibilité de trancher d'ici là.

Autre rivale de Donald Trump et actuellement troisième dans les sondages, Nikki Haley, n'offre pas de voix dissidente: "Ce n'est pas aux juges de prendre ce genre de décisions, mais aux électeurs", a-t-elle déclaré à des journalistes lors d'un événement dans l'Iowa.

Cet Etat lancera dans moins d'un mois le ballet des primaires républicaines pour lesquelles Donald Trump est largement favori.

Depuis le début de la campagne, Ron DeSantis comme Nikki Haley ménagent leurs attaques contre l'ancien président, de peur de froisser sa base, encore très fidèle.

"Pour avoir une chance de gagner, ils doivent rallier un grand nombre de partisans de Trump, ce qu'ils ne peuvent pas faire en attaquant Trump", explique le politologue Larry Sabato, à l'AFP.

Ils ne rejettent ainsi pas la théorie du milliardaire selon laquelle il est victime d'une "chasse aux sorcières", menée par le président démocrate Joe Biden pour l'empêcher d'être élu.

Candidat à sa réélection, Joe Biden évite d'ordinaire de commenter les ennuis judiciaires de son rival, pour ne pas alimenter ses accusations d'instrumentalisation de la justice.

Mercredi, le dirigeant a toutefois durci le ton, affirmant que son prédécesseur avait "assurément soutenu une insurrection", le 6 janvier 2021.

"Chaque affaire contre laquelle je me bats est l'oeuvre du ministère de la Justice et de la Maison Blanche", a rétorqué Donald Trump sur son réseau social, préfigurant la nature des échanges entre les deux hommes en 2024.

- Hors normes -

Election, procès, élection, procès: nul doute, l'Amérique s'apprête à vivre avec Donald Trump une année en tous points extraordinaire, ponctuée d'allées et venues entre les estrades de campagne et les tribunaux.

Ni un passage par la case prison, ni un retour à la Maison Blanche, ne sont pour l'heure à exclure pour le républicain -- une situation complètement hors normes sur laquelle il a capitalisé.

A chaque rebondissement de sa saga judiciaire tentaculaire, Donald Trump a jusqu'ici levé des sommes folles et grimpé dans les sondages, grâce à ses partisans, convaincus qu'il est victime d'une cabale politique.

Son équipe n'a d'ailleurs pas attendu pour faire campagne sur le jugement du Colorado, qu'il contestera pourtant devant la Cour suprême à Washington, arrosant dès mardi soir ses soutiens d'appels aux dons par courriel et SMS.

"Paradoxalement, la décision du tribunal du Colorado a probablement encore renforcé Trump", estime le professeur Larry Sabato. "Plus il est perçu comme la victime d'un establishment malhonnête, de gauche, plus il est susceptible de rallier les électeurs républicains", prédit le professeur de l'Université de Virginie.

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