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Trois leaders de la contestation étudiante au Bangladesh dont Nahid Islam ont été emmenés d'un hôpital de la capitale Dacca vendredi par des inspecteurs de police, a déclaré un membre du personnel à l'AFP.
Asif Mahmud, Nahid Islam et Abu Baker Majumder sont tous membres d'Étudiants contre la discrimination, l'organisation à la tête de la protestation des étudiants contre les quotas d'embauche dans la fonction publique.
"Ils nous les ont enlevés", a affirmé Anwara Begum Lucky, responsable au sein de l'hôpital Gonoshasthaya. "Les hommes appartenaient à la section des enquêteurs".
Elle a ajouté qu'elle s'était opposée à la sortie des leaders étudiants, mais que la police avait fait pression sur le directeur de l'hôpital pour qu'elle ait lieu.
La soeur aînée de Nahid Islam, Fatema Tasnim, a déclaré à l'AFP depuis l'hôpital que six détectives en civil avaient emmené les trois hommes.
Au moins 193 personnes ont été tuées lors de la répression policière et d'affrontements depuis le début du mouvement, selon un décompte de l'AFP à partir des bilans fournis par la police et les hôpitaux. Un couvre-feu imposé en réaction aux débordements a été assoupli jeudi avec la liberté de circuler entre 10H00 et 17H00, mais des milliers de soldats patrouillent encore dans les villes.
Il s'agit de l'un des pires soulèvements qu'a connus le pays depuis le début du mandat de la Première ministre Sheikh Hasina.
Les trois étudiants étaient soignés dans un hôpital de Dacca pour des blessures causées, disaient-ils, par des tortures qui leur avaient été infligées en garde à vue.
La police a interpellé au moins 4.000 personnes depuis le début des violences, dont 2.500 à Dacca, selon les informations transmises par la police à l'AFP.