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Les Etats-Unis ont annoncé mardi de nouveaux pourparlers de paix pour tenter de mettre fin à la guerre qui ravage le Soudan, devant se tenir en août en Suisse.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a indiqué, dans un communiqué, avoir convié l'armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) à ces pourparlers de cessez-le-feu, qui débuteront le 14 août, en Suisse.
Le général Mohammed Hamdane Daglo, qui dirige les FSR, a salué l'invitation de M. Blinken et annoncé la participation de sa formation.
"J'annonce notre participation aux pourparlers de cessez-le-feu à venir le 14 août 2024", a écrit le général sur le réseau social X mardi soir.
Les pourparlers, coparrainés par l'Arabie saoudite, incluront l'Union africaine, l'Egypte, les Emirats arabes unis et l'ONU en tant qu'observateurs, a indiqué M. Blinken.
Ils ont "pour objectif de parvenir à une cessation de la violence à l'échelle du pays, de permettre l'accès de l'aide humanitaire à tous ceux qui en ont besoin et de mettre en place un mécanisme solide de contrôle et de vérification afin de garantir la mise en œuvre de tout accord", a ajouté le chef de la diplomatie américaine.
Le Soudan est plongé depuis avril 2023 dans une guerre opposant l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux FSR du général Mohammed Hamdane Daglo.
Ce conflit a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué une crise humanitaire majeure.
De précédents cycles de négociations menés à Jeddah, en Arabie saoudite, ont échoué.
Interrogé sur les chances de succès à présent, le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller, s'est dit incapable "d'évaluer la probabilité d'un accord mais nous voulons simplement ramener les parties à la table des négociations".
"Nous espérons que l'armée soudanaise et les FSR viendront s'asseoir à la table des négociations (...) et que ce sera l'occasion de parvenir enfin à un cessez-le-feu", a-t-il ajouté.
Ces nouvelles négociations, si elles ont lieu, n'aborderont pas, en revanche, "des questions politiques plus larges", a tenu à préciser M. Blinken.
De premières discussions entre les deux parties en guerre au Soudan et un émissaire de l'Organisation des Nations unies (ONU), le diplomate algérien Ramtane Lamamra, ont eu lieu ces derniers jours à Genève, centrées sur l'aide humanitaire et la protection des civils.
- Désastre humanitaire -
Dans un rapport publié lundi, l'ONG Médecins sans frontières (MSF) avait alerté sur le fait que 15 mois de guerre au Soudan ont eu un impact "désastreux" sur les civils.
"Le prix payé par les civils dans cette guerre est tel que ce qui apparaît comme étant un conflit entre belligérants est en réalité une guerre contre le peuple soudanais", selon ce rapport.
Alors que de nombreuses organisations ont cessé leurs activités dans le pays, MSF continue à opérer dans huit Etats à travers le Soudan.
La guerre a contraint plus de 11 millions de personnes à fuir à l'intérieur du pays et au-delà des frontières, selon l'ONU, ravagé les infrastructures et poussé le Soudan au bord de la famine.
Quelque 25,6 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population du Soudan, sont actuellement confrontées à "une insécurité alimentaire aiguë", a indiqué fin juin un rapport appuyé par l'ONU.
Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre pour avoir visé délibérément des civils.
Depuis le début de la guerre, l'armée et les FSR ont aussi été accusées de pillages et d'entrave à l'aide humanitaire, ainsi que d'avoir presque détruit un système de santé déjà fragile.